La mycose vulvo-vaginal est fréquente puisque 75% des femmes seront concernées par ce trouble au moins une fois dans leur vie. Le fluconazole est un traitement efficace en cas d’infection vaginale à Candida albicans mais qu’en est-il des traitements naturels ?
Prurit, leucorrhées, brulûres : un diagnostic à priori simple …
La candidose vaginale est la vaginite la plus fréquente. Elle se manifeste par des démangeaisons, des brûlures, un érythème, des leurcorrhées à l’aspect lait caillé, accompagnés de lésions de grattage. Mais même si ces signes sont typiques de l’infection, seul l’examen bactériologique permettra de confirmer le diagnostic. En effet, il existe des diagnostics différentiels tels que la dermite, le psoriasis, le lichen et des pièges cliniques comme l’absence de leucorrhées notamment en cas de mycose récidivante.
Incofortable et déprimant
La fréquence de l’infection ne doit pas pour autant faire oublier l’attention qu’il faut consacrer aux femmes concernées. Il y en a qui qui souffriront d’épisodes chroniques - estimé à 5 % des femmes –pour celles-ci leur qualité de vie sera littéralement altérée aussi bien en période de crise qu’en dehors. Une étude publiée dans la revue médicale « Health and Quality of Life Outcomes » mettait en lumière que la dépression et l’anxiété grimpaient à 60% chez les femmes souffrant de candidose récidivante alors qu’elles sont évaluées à 15% dans la population générale. On comprend mieux l’intérêt de pouvoir proposer des solutions à ces femmes pour se débrasser de l’infection.
Soigner les candidoses vaginales avec des traitements naturels : que savons-nous aujourd’hui ?
Si on connait les traitements classiques, type econazol, fluconazol, pour soigner une mycose vulvo-vaginale, de plus en plus de femmes sont en demande d’alternatives naturelles. Entre l’huile d’arbre à thé, le propolis, le bicarbonate de sodium, que peut-on proposer sans nuire ?
Une revue de la littérature a étudié les alternatives thérapeutiques pour le traitement adjuvant de la vulvovaginite à Candida albicans et les méthodes complémentaires qu’utilisent les femmes.
Les probiotiques (oral, intra-vaginal)
Les probiotiques sont des micro-organismes vivants, généralement des espèces de lactobacillus, bifidobacterium, qui peuvent coloniser l’intestin. La recherche sur les probiotiques est en plein essor. Des études montrent les effets positifs des probiotiques sur la santé ou bien de la réduction de l’infection à Candida albicans dans le corps, comme celle de Matsubara et al.
Les probiotiques oraux inhibent la croissance des levures et modulent la réponse immunitaire (Happer et al. Santos et coll.).
Les probiotiques peuvent être indiqués chez les femmes ayant des récurrences de mycose vaginale et des contre-indications aux antifongiques (Sociedade Portuguesa de Ginecologia 2012).
L’acide borique (capsule, ovule intra-vaginale)
L’acide borique est une poudre connue pour des propriétés antiseptique, astringente, antibacterienne, antifongique et antivirale. En préparation officinale, sous forme de capsule, il contrôle la croissance des levures, soulage les démangeaisons et l’inflammation. Selon Lavazzo et al (2011), les capsules d’acide borique sont une option sûre envisageable lorsque le traitement classique échoue ou en cas de recurrence de candidose vaginale.
L’huile essentielle d’arbre à thé (application locale)
L’huile d’arbre à thé, utilisé traditionnellement par les indigènes d’Australie, est connue pour ses vertus antiseptiques, antiparasitaires et antifongiques. Une goutte d’huile essentielle d’arbre à thé pour un millilitre d’eau est sugèrè. Par ailleurs, on ne connait pas le dosage maximum à ne pas dépasser. Selon Lima et al (2013), cette huile ne serait pas toxique, ni irritante pour les tissus.
Le propolis (ovule, crème)
Le propolis est une résine issue des bourgeons des arbres, récoltée par les abeilles. Cette résine a été décrite comme ayant des bénéfices thérapeutiques interessantes telles que des propriétés antimicrobiennes, antiseptiques, anti-inflammatoires, cicatrisantes, anesthésiantes et immunomodulatrices. Une étude de Capoci et al a montré l’action antifongique du propolis et un rôle possible de prévention sur la candidose vulvo-vaginale en inhibant la formation du biofilm.
Le bicarbonate de sodium
Le bicarbonate de sodium a un pH alcalin qui peut réduire l’acidité du vagin et provoquer un soulagement des irritations vulvaires (Sexual Health Medicine2018). Selon Soares et al (2017), le bicarbonate de sodium peut être utilisé en bain ou en irrigation vaginale.
L’alimentation, une autre alternative pour éviter ou réduire la candidose vaginale
L’accumulation de substances toxiques peut être liée aux mycose vulvo-vaginale à Candida albicans. Pour Martin et al (2010), les femmes concernées par les infections à Candida albicans accumule dans leur foie des substances toxiques à cause de leur alimentation mais aussi à cause de substances issues par exemple de la dégradation de médicaments.
L’alimentation peut en effet favoriser la croissance du Candida albican, telle que les sucres raffinés et certains produits laitiers. Les légumes et les proteïnes peuvent être consommés sans restriction. Le son d’avoine, les graines de lin sont interessants car ils ont des propriétés antifongiques.
Des pistes, mais attention aux effets secondaires
Se soigner naturellement est dans l’ère du temps et certains produits nous offre des bénéfices sur la santé. De plus en plus d’études sont en faveur d’alternatives thérapeutiques dans le traitement et la prévention des infection vaginale à Candida albicans. Toutefois, cette base de données scientifiques doit encore être alimentée pour mieux connaître les doses maximum à ne pas dépasser. A ce jour, on doit faire preuve de prudence, car les produits, bien que naturels, sont susceptibles d’entrainer des effets indésirables. Il est à noter que les alternatives citées n’ont pas été étudiées chez les femmes enceintes.