Dans une étude du Jama Network, des résultats suggèrent que la dépression prénatale aurait de nos jours une fréquence augmentée de 51% , comparativement à la génération précédente.
Dans une étude de cohorte longitudinale, les auteurs ont comparé les symptômes dépressifs sur 2 générations
Les femmes étaient toutes âgées de 19 à 24 ans et nées dans le sud-ouest de l’Angleterre.
Ils ont étudié une première génération dont la grossesse a eu lieu entre 1990 et 1992 (2390 mères) puis la génération suivante entre 2012 et 2016 (180 mères).
Pour mesurer les niveaux de dépression, ils ont utilisé l’échelle d’Édimbourg. Un score supérieur ou égal à 13 sur une échelle de 0 à 30 indiquait une humeur dépressive.
Les chercheurs ont mis en évidence que :
Parmi les 2390 femmes enceintes de la première génération, 408, soit 17% présentaient des scores élevés de symptômes dépressifs
Les symptômes dépressifs étaient d’autant plus communs dans la deuxième génération, avec 25% de score élevé.
Aussi, la dépression des mères était associée à celle de leurs filles (risque relatif de 3.33; 95% CI, 1.65-6.67). Près de 54% des femmes enceintes de la première génération manifestaient des symptômes dépressifs quand leurs mères étaient elles-mêmes déprimées.
Les résultats montrent que dans la génération actuelle, la dépression prénatale présente une fréquence augmentée de 51% par rapport à il y a 25 ans, et ce malgré les ajustements de paramètres qui diffèrent entre la première et la deuxième génération.
Si l'étude à des limites, ces résultats interpellent
Même si peu de femmes enceintes ont été recrutées sur la 2e génération, des tendances, qui méritent d’être approfondies, se dessinent malgré tout.
Quelles sont les évolutions générationnelles responsables de cette augmentation ? La pression qui pèse sur les femmes ? La charge mentale ? ...
Aujourd’hui, la dépression prénatale touche 10 à 20%* des femmes enceintes, avec des risques de dépression post-partum et des conséquences sur la relation mère-enfant. Un sujet qui mérite donc qu’on s’y attarde pour dépister et soutenir les mères en devenir et minimiser l’impact de la dépression prénatale.
Sources:
Prevalence of Prenatal Depression Symptoms Among 2 Generations of Pregnant Mothers - The Avon Longitudinal Study of Parents and Children - JAMA Network Open. 2018;1(3):e180725. doi:10.1001/jamanetworkopen.2018.0725
*Austin MP, Lumley J. Antenatal screening for postnatal depression: a systematic review. Acta Psychiatr Scand 2003; 107(1): 10-7