Une étude menée en Angleterre montre que 90% des femmes débutent leur grossesse avec au moins un indicateur qui met en danger la santé du bébé.
Une étude transversale sur population a évalué l’état de santé préconceptionnel des femmes (n= 652 880) en Angleterre. Les résultats ont été publiés dans l’International Journal of Obstetrics and Gynaecology.
Les auteurs ont analysé 32 indicateurs. Ils ont constaté que les plus répandus étaient le tabac, le manque de prévention des anomalies de fermeture du tube neural par la prise d’acide folique et les antécédents de pertes de grossesse.
En effet, parmi les 22,9% des femmes qui fumaient 1 an avant la grossesse, 85% n’avaient pas arrêté en début de grossesse et 72,7% de femmes n’avaient pas pris de supplémentation en acide folique. D’autres indicateurs ont été classés par ordre de priorité, à savoir, l’obésité, les facteurs sociaux complexes, le fait de vivre dans des zones géographiques défavorisées, le surpoids, l’état de santé mentale préexistant à la grossesse, tout comme l’état de santé physique et les complications obstétricales antérieures.
Le niveau de santé est inégal
Ces indicateurs subissaient de grandes variations en fonction de l’âge des femmes, leur origine ethnique et selon la région dans laquelle elles vivaient. Celles vivant dans les zones défavorisées présentaient plus d’indicateurs à risque. Les plus jeunes étaient plus susceptibles d’être en meilleure forme physique que les femmes plus âgées, mais aussi plus susceptibles de présenter des problèmes de santé mentale par rapport à ces dernières. L’obésité concernait plus souvent les femmes d’origine ethnique noire que les blanches alors que pour la consommation de tabac en début de grossesse, les auteurs ont observé la tendance inverse.
Améliorer la santé des femmes
Ces résultats montrent qu’il est impératif d’améliorer la santé des femmes. Le professeur Nisreen Alwan, professeur de santé publique à l'Université de Southampton, a déclaré : « Les inégalités en matière de santé avant la grossesse doivent être réduites grâce à des politiques au niveau de la population dans de multiples secteurs pour s'attaquer aux déterminants plus larges de la santé. Cela profitera à tous les futurs parents de la société et leur permettra de donner la priorité à leur santé et à leur bien-être, en particulier ceux qui sont touchés par des difficultés sociales et économiques ». La ministre de la Santé des femmes, Maria Caulfield, a ajouté : « Tous les bébés méritent le meilleur départ dans la vie, c'est pourquoi nous nous efforçons d'améliorer les soins et l'information préconceptionnelle pour les femmes. »
Si cette étude a été menée en Angleterre, rappelons que les femmes, en France, connaissent aussi ce type d’inégalités. Une étude de l’Insee faisait état que les femmes ouvrières présentaient plus de comportements à risque pendant la grossesse. Au 3e trimestre, 94% des femmes cadres déclaraient ne pas avoir fumé contre 66% pour les ouvrières. La prise d’acide folique jusqu’à la 12e semaine de gestation concernait 75% des femmes cadres contre 40% des ouvrières.
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