Bouger pendant la grossesse et l’accouchement n’est plus un secret, c’est bénéfique pour les femmes enceintes ! Des chercheurs brésiliens viennent de publier une étude randomisée sur l’utilisation du ballon pendant le travail. Selon les auteurs, effectuer des mouvements pelviens sur un ballon pendant le travail conduit à des résultats très encourageants.
Le recours à des méthodes non pharmacologiques pour accompagner les contractions du travail est recommandé par l’OMS. Ce peut être des thérapies biomécaniques, psychologiques … Dans le « Journal of Physiothérapie », des chercheurs ont étudié l’utilisation du ballon de Klein (aussi appelé Swiss ball) pendant le travail. L’objectif était de savoir comment les mouvements pelviens sur le ballon, pendant le travail, pouvaient affecter les résultats maternels et néonatals. En effet, le ballon permet aux hanches et au bassin des femmes en travail de bouger librement et augmente le diamètre du bassin.
Pour cela, une étude randomisée, portant sur 200 patientes, a analysé un groupe qui réalisait des mouvements d’antéversion et de rétroversions pelviennes, des inclinaisons et des mouvements circulaires du bassin selon une évaluation obstétricale individuelle (position fœtale, dilatation du col, envie de pousser) et un groupe témoin ayant reçu des soins habituels.
Les deux groupes pouvaient marcher, se doucher. Elles étaient en phase active du premier stade du travail et présentaient une grossesse monofœtale, à faible risque, à terme, avec un fœtus en présentation céphalique.
Le critère de jugement principal était la durée de la première étape du travail.Les critères de jugements secondaires étaient la durée de la deuxième étape du travail, l’intensité de la douleur, le mode d’accouchement, le recours aux médicaments, le gonflement de la vulve, la fatigue, l’anxiété, la satisfaction des parturientes et les résultats néonatals.
Le travail avec un ballon : il n’y a que du bon !
Dans le groupe expérimental, la réalisation d’exercices sur le ballon ciblés sur la biomécanique pelvienne pour des étapes spécifiques du travail a permis de réduire de 179 minutes la durée du travail au premier stade (IC à 95 % 146 à 213) et de 19 minutes (IC à 95 % 13 à 25) au deuxième stade. La réduction de la douleur est diminuée de 2 points sur une échelle de 0 à 10. Comme l’expliquent les auteurs, « cette douleur provient d'une distension des tissus utérins et d'une dilatation cervicale et est transmise par les nerfs spinaux T10-L1. Ils sont localisés au niveau de la paroi abdominale, de la région lombo-sacrée, de la crête iliaque, de la région fessière et des cuisses. Lorsque les positions associées aux exercices sont utilisées et que les hanches sont placées en rotation externe, les articulations sacro-iliaques sont relâchés, ce qui entraîne un plus grand soulagement de la douleur ».
Les auteurs ont également observé d’autres impacts, du niveau de fatigue de 18 points (sur une échelle de 15 à 75 points-95 % 16 à 21) et l’anxiété de 9 points (sur une échelle de 18 à 72 points-95 % 8 à 11). Les positions et le temps consacré aux exercices étaient réalisés selon le choix des femmes, ce qui a peut-être contribué à réduire ces paramètres.
Pour ce qui est du risque de césarienne, il était diminué de 14%.
Le recours au ballon avec des exercices adaptés aux étapes spécifiques du travail a montré des effets bénéfiques. Au-delà de favoriser la mobilité, il réduit la douleur des contractions. Il semblerait que les femmes enceintes puissent l’adopter sans hésiter !
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