Dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology, des chercheurs émettent une association entre césarienne et risque d’allergie alimentaire chez l’enfant.
Dans cette étude de cohorte suédoise, les chercheurs ont étudié l’association entre caractéristiques périnatales, c’est-à-dire, accouchement par césarienne, prématurité, petit poids à la naissance, une petite taille à la naissance, un score d’Apgar < 7 à 5 minutes et les allergies alimentaires. Ce travail a porté sur 1 086 378 enfants nés en Suède entre 2001 et 2012.
Près de 2,5% des enfants (26 732) ont reçu un diagnostic d’allergie alimentaire sur un suivi à 13 ans. L’allergie alimentaire était associée positivement à l’accouchement par césarienne, 21% de plus qu’un accouchement par voie basse, que la césarienne soit programmée ou en urgence.
Par contre, ils ont aussi mis en évidence qu’une naissance prématurée, inférieur à 32 semaines de gestation était associé à un risque alimentaire plus faible de 26%.
Quelques études antérieures avaient déjà suggéré un lien entre une naissance par césarienne et un risque augmenté d’allergie chez l’enfant. Ce travail apporte un argument supplémentaire sur les bénéfices d’une colonisation bactérienne lors du passage de l’enfant par les filières génitales maternelles. La césarienne quant à elle, modifierait et retarderait le développement du système immunitaire.
Comment expliquer un risque diminué d’allergie alimentaire chez les enfants nés avant 32 semaines de gestation ? Les auteurs évoquent que ce risque plus faible serait en lien avec les soins néonatals prodigués à ces enfants.
Source :
Cesarean delivery, preterm birth, and risk of food allergy: Nationwide Swedish cohort study of more than 1 million children. J Allergy Clin Immunol 2018 Aug 25. pii: S0091-6749(18)31070-4. doi: 10.1016/j.jaci.2018.06.044