Les connaissances scientifiques en matière d’allaitement s’enrichissent encore. Cette fois, il s’agit de l’étude « Nurses’ HealthStuy II » qui en vante les bienfaits, en établissant un lien probable entre allaitement et réduction du risque d’endométriose.
La méthodologie
Cette étude prospective de cohorte sur 12 ans (de 1989 à 2011), incluait les données de 116 430 questionnaires remplis par des infirmières âgées de 25 à 42 ans. Sur les 72 394 femmes menant au moins une grossesse d'une durée supèrieure ou égale à 6 mois, 3 296 avaient fait l’objet d’un diagnostic d’endométriose confirmé par laparoscopie. Pour chaque grossesse, les participantes à l’étude rapportaient la durée totale de l’allaitement, les modalités (exclusif ou non), ainsi que la durée de l’aménorrhée du post-partum.
Chaque trimestre d'allaitement diminue le risque d'endomètriose
L’étude des données tend à montrer un lien entre endométriose et allaitement. En effet, la durée totale de l’allaitement et son exclusivité seraient associées à une diminution du risque d’endométriose: le risque d’endométriose diminuait de 8% pour chaque trimestre d’allaitement maternel supplémentaire pour chaque grossesse. Il en ressort même qu’allaiter pendant plus de 3 ans au cours de sa vie abaisserait le risque d’endométriose à 40% comparativement à celles qui n’ont jamais allaité.
Néanmoins, l’effet protecteur de l’allaitement influencé par la durée de l’aménorrhée du post-partum, fluctuerait aussi dans le temps, plus efficace dans les 5 ans après l’accouchement. L’augmentation des taux circulants de prolactine et d’ocytocine et la baisse de celui des gonadotrophines chorioniques circulantes induites par l’aménorrhée pourraient l’expliquer.
Une femme sur dix souffre d’endométriose, une voie s’ouvre peut-être, pour cette pathologie dont aucun traitement curatif n’a été jusque-là découvert.