Quand une femme manifeste des troubles psychiatriques après un premier accouchement, elle aurait 33% de chances en moins d’avoir un autre enfant après. C’est ce que conclut une étude publiée dans la revue Human Reproduction.
Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs ont réalisé une étude de cohorte basée sur 414 571 femmes ayant accouché de leur 1er enfant vivant entre 1997 et 2015, au Danemark. Les femmes ont été suivies sur 19,5 ans maximum : de la 1re naissance vivante jusqu’à la conception suivante conduisant à un enfant vivant, jusqu’à leur 45e anniversaire, leur décès ou la fin de l’étude.
Les femmes présentant des troubles psychiatriques dans le post-partum ont été identifiées par la prescription de psychotropes ou bien par un contact avec un hôpital pour ces troubles, pour la première fois dans les 6 mois suivant la naissance.
Les chances d’avoir un 2e enfant sont réduites
Sur la population étudiée, 4327 femmes (soit 1%) ont souffert de troubles psychiatriques du post-partum. La probabilité d’avoir une 2e naissance vivante était de 69% pour les femmes ayant développé des troubles psychiatriques après leur 1er enfant versus 82% pour celles sans troubles psychiatriques.Par contre, si le 1er enfant décédait, il n’y avait plus de différence entre les 2 taux et les femmes avaient 4 fois plus de chances d’avoir un enfant vivant par rapport à celles dont l’enfant avait survécu. En cas d’hospitalisation pour troubles psychiatriques, les auteurs ont noté une réduction plus importante du taux de naissances que le 1er enfant soit vivant ou décédé.
Pourquoi font-elles le choix d’avoir moins d’enfants ?
L’étude présente des limites puisque seules les grossesses conduisant à une naissance vivante ont été incluses. Il se peut aussi que des femmes souffrant de troubles psychiatriques n’aient pas reçu de traitement ou été hospitalisées, ce qui minore les chiffres.
En tout cas, les auteurs concluent que les troubles psychiatriques après une première naissance vivante ont un impact sur la réduction des naissances vivantes ultérieures. La diminution étant plus importante quand les troubles sont plus graves. Outre la baisse de la fécondité, les chercheurs suggèrent que le choix personnel influence cette baisse. D’autres études sont nécessaires pour comprendre pourquoi ces femmes font le choix d’avoir moins d’enfants.
Ceci dit après avoir souffert de troubles psychiatriques en post-partum, on peut comprendre qu’elles puissent ressentir une certaine appréhension de revivre cette épreuve…
Source :
Postpartum psychiatric disorders and subsequent live birth: a population-based cohort study in Denmark - Human Reproduction, Volume 35, Issue 4, April 2020, Pages 958–967
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