Plus de vingt-cinq après, les nouvelles recommandations sur la prévention et la prise en charge du virus varicelle-zona lors de la grossesse et la période périnatale viennent d’être publiées dans la revue « Les maladies infectieuses aujourd’hui ». En voici les messages essentiels.
La Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) a remis à jour les recommandations portant sur la prévention et la prise en charge du virus varicelle-zona chez la femme enceinte et la période périnatale. Celles-ci dataient de 1998 alors que depuis, il existe un moyen prophylactique.
Quels sont les risques ?
L’une des principales complications chez la femme enceinte est la pneumonie varicelleuse avec un risque majoré d’atteinte respiratoire.
Chez le fœtus, le risque de prématurité est multiplié par deux. Lorsque l’infection survient avant 20 SA, il peut y avoir un syndrome varicelleux grave congénital. A la naissance, même si le nouveau-né né asymptomatique, il existe un risque de zona postnatal jusqu’à ses 2 ans.
En cas d’infection 3 semaines avant l’accouchement et 7 jours après la naissance, le nourrisson peut développer une varicelle néonatale grave avec des atteintes cutanéo-muqueuses généralement avant 10 jours de vie, mais peut survenir jusqu’au 21e jour dans le cas où la mère a reçu des immunoglobulines.
Si l’infection survient en postnatal, elle débute le plus souvent au 10e jour de vie chez le nouveau-né. Le risque de mortalité est multiplié par 8 comparativement à un enfant touché par l’infection entre 1 et 4 ans.
Prévenir
Il est important de déterminer le statut sérologique vis-à-vis du virus varicelle-zona des femmes en âge de procréer. Les femmes vaccinées avec un schéma complet et celles ayant présenté des signes cliniques de varicelle ou de zona sont considérées comme immunisées.
Pour celles qui ne sont pas immunisées, le praticien peut proposer une vaccination qui se fait en 2 doses (avec 6 à 10 semaines d’intervalle pour le Varilrix ® ou bien avec 4 à 8 semaines d’intervalle pour le Varivax ®).
La vaccination est contre-indiquée pendant la grossesse puisque les deux types de vaccin sont des vaccins vivants. Toutefois, si la vaccination a été administrée dans le mois précédant le conception ou pendant la grossesse, elle ne justifie pas une interruption de grossesse ni une surveillance obstétricale particulière.
En cas de risque d’infection
Le risque de contamination existe en cas d’un contact au sein du ménage ou en cas de contact sans masque pendant plus d’une heure dans la même pièce ou encore un contact de plus de 5 minutes en face à face.
Dans ces conditions, si la femme enceinte n’est pas immunisée, il est recommandé de réaliser une sérologie en urgence Ig G anti-VZV dans un délai maximum de 10 jours suivant la contamination.
La datation de la contamination correspond à la date du contact et la contagiosité s’étend de 48h avant l’éruption cutanée jusqu’au moment où les vésicules évoluent en croûtes.
Si la sérologie est positive, il est possible d’administrer un traitement prophylactique aux femmes enceintes dès que possible ou plus tard 10 jours après l’exposition. Il s’agit d’immunoglobulines (VZIG). Malgré tout, les femmes enceintes doivent être informées du risque de varicelle et des préconisations d’usage c’est-à-dire le port du masque et de consulter en cas de fièvre et d’éruption cutanée dans les 28 jours suivant le traitement.
En cas de contamination supérieure à plus de 10 jours ou moins de 14 jours, l’orientation thérapeutique se porte vers l’antiviral, le Valaciclovir oral (1g, 3 fois par jour pendant 7 jours).
Le risque de varicelle néonatale est élevé lorsque les signes de varicelle apparaissent chez la mère dans les 7 jours précédant l’accouchement et les 7 jours qui suivent.
L’allaitement maternel n’est pas contre-indiqué.
Le nouveau-né symptomatique est traité par le valaciclovir IV. Par contre, s’il est asymptomatique une surveillance doit être réalisée jusqu’à 28 jours.