L’INED a publié un article sur les dernières évolutions du recours à l’IVG ainsi que les récentes évolutions démographiques. Voici quelques données.
Après deux années de stabilité du nombre d’IVG, celui-ci a augmenté en 2022, passant de 216 000 en 2021 à 232 000 en 2022.
La baisse en 2020 (215 000) et 2021 pouvait s’expliquer par la crise sanitaire qui a avait impacté la baisse de la natalité. Or en 2022, la natalité a continué de diminuer et le nombre d’IVG a augmenté malgré tout. On compte 1 IVG pour 3 naissances en 2022 (1 sur 4 en 1990).
Les femmes âgées de 25 à 29 ans ont le plus recours aux IVG
Les données permettent d’observer que ce sont les femmes âgées de 25 à 29 ans qui ont le plus recours à l’IVG. Dans l’analyse de l’article, les auteurs estiment que les femmes de cette tranche d’âge, considérée comme l’entrée dans la maternité, période où la fécondité est la plus élevée, ont pu renoncer à la maternité dans le contexte de crise sanitaire. Contexte marqué par une dégradation socioéconomique moins favorable pour accueillir un enfant.
Les IVG médicamenteuses représentent les trois quarts des IVG
Les IVG médicamenteuses ont été réalisées en 2022 en ville pour 38% et à l’hôpital pour 40%. Le taux de la méthode chirurgical s’élève à 22%.
Au total, les IVG médicamenteuses représentent les trois quarts des IVG. Une prédominance en lien avec l’évolution des compétences des sages-femmes qui depuis 2016 peuvent réaliser cet acte. En 2022, on comptabilise d’ailleurs 39% des IVG médicamenteuses réalisées par les sages-femmes.
Seuls 6% des IVG sont pratiquées dans les hôpitaux privés vs 56% dans les hôpitaux publics, taux qui passent à 76% pour les jeunes femmes âgées de 15 à 18 ans.
L’IVG chirurgicale concerne davantage les jeunes : 29% pour les 15-19 ans vs 15% 45-49 ans.
Des hétérogénéités
Les lieux et les professionnels pratiquant les IVG sont assez diversifiés, permettant un accès plus large. Toutefois, des inégalités territoriales persistent tout comme des inégalités en fonction de l’âge ; les jeunes se tournent plus facilement vers les hôpitaux publics, probablement parce qu’ils sont mieux identifiés.