Une étude récemment publiée dans le journal « Nutrients » vient de mettre en évidence une association entre supplémentation maternelle en vitamine D3 pendant la grossesse et santé respiratoire de la progéniture.
Les femmes enceintes sont susceptibles d’être carencées en vitamine D et si l’on s’attarde aux données françaises, on constate que la carence en vitamine D concerne 68% des femmes pendant la grossesse.
Pourtant, des études ont montré qu’une carence en vitamine D était susceptible d’entraîner des complications maternelles telles que la prééclampsie, l’intolérance au glucose et fœtales avec un faible poids à la naissance, une hypocalcémie néonatale précoce, une altération de la structure bronchio-alveolaire du fœtus et selon certaines études observationnelles des maladies respiratoires.
Une vaste étude incluant 125 756 nouveau-nés
Dans cette étude, les auteurs ont justement évalué l’association entre la prise d'une supplémentation maternelle en vitamine D3 pendant la grossesse et les résultats respiratoires précoces chez des nourrissons nés à terme en région PACA.
Ce travail s’est basé sur les données nationales (Système National des Données de Santé, SNDS), (Programme de Médicalisation du Système d’Information, (PMSI)), (Système National d’Information Inter Régimes de l’Assurance Maladie, SNIIRAM). L’étude a inclus tous les nourrissons (singletons) nés au moins à 36 semaines d’aménorrhées et dont les données étaient disponibles jusqu’à l’âge de 24 mois, entre le 1er janvier 2016 et le 21 mars 2019. Au final, se sont 125 756 qui ont été inclus dans l’étude.
La maladie respiratoire a été définie comme au moins une hospitalisation pour des causes respiratoires ou l' utilisation de médicaments inhalés (bronchodilatateurs, corticostéroïdes…).
La supplémentation en vitamine D (cholécalciférol 100 000 UI) délivrée au moins 4 semaines avant l’accouchement a été prise en compte dans l’étude.
Pour 57% des nouveau-nés, les mères n’avaient pas reçu de supplémentation en vitamine D
Moins de la moitié des nourrissons sont nés de mères ayant reçu la supplémentation en vitamine D (43%). Ils étaient (20%) plus susceptibles de vivre dans des quartiers défavorisés par rapport à ceux non exposés à la vitamine D (14%).
La maladie respiratoire concernait 37% des nouveau-nés, plus de garçons étaient impactés (66%) et nés avec un âge gestationnel inférieur à 38 semaines.
Aussi, l’étude a mis en évidence qu'un âge gestationnel plus court était associé à une maladie respiratoire (AG 36 semaines vs 39 semaines, aOR = 1,26 [1,16–1,38], p < 0,0001), tandis que le sexe féminin (aOR = 0,70 [0,68–0,71], p < 0,0001) et mère âgée (≥40 ans vs 20–29 ans, aOR = 0,85 (0,80–0,90), p< 0,001) représentaient des facteurs de protection.
Ce travail montre que les enfants exposés avant la naissance à une dose maternelle unique élevée de vitamine D3 (cholécalciférol) au cours du septième mois de grossesse présentaient un risque de maladie respiratoire moindre jusqu'à l'âge de 24 mois que les nourrissons non exposés. La vitamine D jouerait probablement un rôle biologique dans le développement pulmonaire.
Sur la base de ces résultats, il a été estimé que 200 femmes enceintes doivent être supplémentées pour prévenir un enfant atteint de maladie respiratoire.
Voilà, une piste intéressante pour prévenir les maladies respiratoires précoces chez les jeunes enfants et réduire les conséquences pulmonaires indésirables à long terme.