Renforcement du système immunitaire, consolidation des os, prévention du rachitisme, les bénéfices de la vitamine D sont nombreux. Et selon une étude du Journal of Nutrition, ses atouts ne s’arrêtent pas là, parce que le niveau de la vitamine D chez la femme enceinte serait associé au score de QI de l’enfant entre 4 et 6 ans.

Près de 46% des femmes sont carencées en vitamine D

Les chercheurs ont utilisé les données de la cohorte CANDLE  (Conditions Affecting Neurocognitive Development and Learning in Early Childhood) incluant 1503 femmes enceintes à 34 semaines de gestation ou plus entre 2006 et 2011 dont le niveau de 25-hydroxy vitamine D et le QI de l’enfant entre 4 et 6 ans étaient connus.

L’analyse de ces données a mis en évidence une carence en vitamine D (25 (OH) D <20 ng / mL) pour 45,6% des femmes. Les femmes noires étaient d’autant plus touchées par des niveaux plus bas (une moyenne ± écart-type de 19,8 ± 7,2 ng / mL ) comparativement aux femmes blanches (25,9 ± 9,3 ng / mL  ( P   <0,001)). Pour l’auteur principal de ce travail, Melissa Melough, les femmes noires sont davantage à risque d’une carence en vitamine D.  En effet, si « le pigment de mélanine protège la peau contre les dommages du soleil », il bloque aussi « les rayons UV et réduit également la production de vitamine D dans la peau » et «  même si de nombreuses femmes enceintes prennent une vitamine prénatale, cela peut ne pas corriger une carence en vitamine D existante ».

Niveau de vitamine D  de la mère et QI de l’enfant
 

Dans les modèles ajustés,  les chercheurs ont mis en évidence qu’une augmentation de 10 ng / mL de 25 (OH) D au 2e trimestre de grossesse était associée à un QI verbal plus élevé de 1,17 point (IC à 95%: 0,19, 2,15 points) et un QI non verbal supérieur de 1,03 point (IC à 95%: 0,10, 1,95 points) chez les enfants âgés entre 4 et 6 ans.

Il est possible de limiter la carence en vitamine D

Il s’agit d’une étude observationnelle dont le lien de causalité entre le niveau de vitamine D et le score de QI doit être prouvé avec des travaux complémentaires. Toutefois, cette étude pointe du doigt la fréquence importante de la carence en vitamine D chez les femmes enceintes et particulièrement chez les femmes noires. Par ailleurs, comme le rappelle Melissa Melough  « La bonne nouvelle est qu'il existe une solution relativement simple. Il peut être difficile d'obtenir une quantité adéquate de vitamine D par le biais d'un régime alimentaire, et tout le monde ne peut pas compenser cet écart par l'exposition au soleil, donc une bonne solution est de prendre un supplément». Reste à définir la dose optimale des supplémentations selon les populations.