Quand les femmes présentent de faibles risques obstétricaux, elles peuvent, si elles le souhaitent et selon le pays, être accompagnées pour l’accouchement par des sages-femmes en unité dite physiologique ou en maison de naissance. Mais connaissons-nous tout de cette classification des risques ?
D’après cette étude du BMJ, il semblerait que l’évaluation du risque obstétrical pourrait être améliorée en tenant compte de la parité et du nombre de facteurs de risque. Pour parvenir à cette conclusion des chercheurs ont déterminé le taux de complications à l’accouchement chez des femmes à bas risque, défini ainsi par la classification de l’Institut national de la santé et des soins d'excellence (NICE). Ils ont compilé les données médicales de 573 336 naissances en Angleterre entre le 1er avril 2015 et le 31 mars 2016.
Plus de complications chez les nullipares à bas risque que chez les multipares
Au final, 322 949 femmes ont accouché à terme, 14,3% ont accouché par césarienne élective et 86,7% ont eu une épreuve du travail.
Le plus faible taux de césarienne (1,9%) a été enregistré chez les multipares du groupe à faible risque et le plus haut chez les multipares avec antécédent de césarienne (59%).
Aussi, sur les 276 766 femmes ayant accouché à terme après essai du travail (césariennes électives exclues), les multipares sans antécédent de césarienne présentaient le taux le plus bas de complication à l’accouchement avec des taux variant de 8,8% (intervalle de confiance à 95% 8,6 % à 9,0%) chez les personnes à faible risque à 21,8% (20,2% à 23,4%) chez celles à risque accru avec trois types de facteurs de risque ou plus.
Les accouchements les plus compliqués concernaient les nullipares quel que soit le groupe avec des taux variant de 43,4% (43,0% à 43,8%) chez les femmes à faible risque à 64,3% (60,3% à 68,3%) chez celles à risque accru avec trois ou plusieurs types de facteurs de risque.
Des critères de risque à revoir
Cette étude nous apprend que les nullipares sans facteurs de risque ont des taux plus élevés d'accouchements compliqués comparativement aux multipares, sans antécédent de césarienne mais présentant d’autres facteurs de risque.
Or, les critères d’évaluation individuelle de la planification du lieu de naissance du NICE fait état de risque pour la parité au-delà de 4 enfants. Ce travail affine donc les connaissances sur le calcul du risque, essentiel pour proposer aux patientes un accouchement dans un lieu adapté.
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