Les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sont en faveur d’une administration prophylactique d’antibiotiques avant l’incision d’une césarienne afin de prévenir des infections du site opératoire. Les antibiotiques réduisent de 60 à 70% le risque d’endométrite du post-partum et  de 30 à 65% celui d’infection de la cicatrice que la césarienne soit itérative ou réalisée en urgence. Mais pour cette étude, il semblerait qu’une injection après clampage du cordon n’entrainerait pas plus de risque d’infection pour la mère.

Les résultats n’ont pas trouvé de différences significatives entre les 2 groupes

Ce travail a été mené auprès de 75 hôpitaux en Suisse, incluant 55 901 femmes entre 2009 et 2018. Il y avait 26 405 patientes ayant reçu les antibiotiques avant l’incision et 29 496 après le clampage du cordon.
Au total, 896 femmes ont manifesté une infection la césarienne. Parmi elles, 1,6% avaient reçu les antibiotiques avant l’incision et 1,7% après le clampage du cordon.

Mais alors pourquoi privilégier plutôt l’injection d’antibiotiques après clampage du cordon ?

Selon Maria Gloria Dominguez-Bello, co-auteure de l’étude, administrer des antibiotiques dès l’incision « expose le bébé à des antibiotiques pendant la naissance, affectant son microbiote. Une perturbation précoce de la colonisation bactérienne et le développement du microbiote peuvent avoir des conséquences sur le l’immunité, conduisant à des dysfonctionnements immunitaires plus tard dans la vie.» Elle ajoute que « Les recommandations sur le meilleur moment pour administrer des antibiotiques devraient être réévalués pour aider à promouvoir le développement d'un microbiote sain , qui est essentiel pour le développement normal du système immunitaire chez les bébés. La voie d’accouchement par césarienne est déjà un facteur de stress qui ne devrait pas être aggravé par l'effet d'antibiotiques chez le nouveau-né. »