Pour éviter les issues défavorables d'une cicatrisation de césarienne, Dr Gaëtane De Saint-Paul, dermatologue, nous donne quelques pistes pour conseiller les patientes.
Améliorer la cicatrisation
Après les soins locaux des premiers jours puis le retrait des points de suture ou des agrafes, suivi de l’application d’une crème cicatrisante, une cicatrice de césarienne évoluera favorablement au bout de quelques semaines dans la grande majorité des cas. Cependant afin d’éviter une évolution pathologique (hypertrophie, cicatrice chéloidienne) et d’améliorer la cicatrisation, certaines mesures thérapeutiques sont recommandées :
Le massage quotidien pendant 5 à 10 minutes afin de diminuer les adhérences fibreuses, d’assouplir la cicatrice et de diminuer la douleur au contact en la faisant rouler sous les doigts
La technique d’endermologie médicale au rythme de 2 séances par semaine contribue aussi à diminuer les adhérences et à drainer les tissus péricicatriciels et cicatriciels (une dizaine de séances sont nécessaires)
Un traitement topique par dermocorticoide, en crème ou gel appliqué sous occlusion avec un pansement hydrofilm le soir pendant un mois, et en l’absence de signes infectieux locaux, diminuera le prurit et l’inflammation locale.
Bien souvent, on propose des pansements ou des gels à base de silicone pendant 2 mois minimum jusqu’à 1 an à appliquer matin et soir et à utiliser une fois la cicatrice bien refermée. Ces pansements ou gels conservent l’hydratation cutanée et diminuent l’épaisseur de la cicatrice ainsi que son aspect érythémateux et inflammatoire.
Quand la cicatrice est chéloïde, indurée...
La cicatrice peut cependant évoluer défavorablement et rester très visible, en relief, indurée, douloureuse au contact (frottement des vêtements). Certains phototypes présentent des risques de complications de cicatrices comme les peaux noires, asiatiques, ou les patientes génétiquement prédisposées. La cicatrice est boursouflée, hyperplasique et évolue sur 12 à 18 mois mais peut ne pas régresser et devenir chéloidienne (excès de collagène synthétisé par les fibroblastes).
Dans ce cas, on proposera des injections intracicatricielles de corticoides retards, 2 à 4 injections espacées de 6 semaines. Enfin l’été, il est nécessaire de protéger la cicatrice du rayonnement UV avec un écran solaire SPF 50+, certaines crèmes cicatrisantes contiennent un indice de protection solaire SPF50+. Il existe aussi à la vente des maillots de bain anti UV.