Une étude publiée dans le JAMA psychiatrie a évalué la prévalence de la dépression périnatale dans les pays à revenu faible et intermédiaire et il semblerait que ce trouble soit courant.
La dépression périnatale, de la conception à 1 an après l’accouchement, est susceptible d’entraîner une naissance prématurée, une consommation de substances à risque, un arrêt précoce de l'allaitement, un retard de croissance chez l'enfant, un état d’anxiété ou de dépression en continu, voire le suicide.
Alors que la santé périnatale est un domaine sous-évalué dans les pays à faible ou revenu intermédiaire, cette étude a mené une revue systématique et une méta-analyse portant sur 616 708 femmes issues de 51 pays.
La prévalence de la dépression prénatale s’élève à plus de 24%
Ce travail a inclus 589 études. La prévalence combinée de la dépression prénatale était de 24,7%. La prévalence la plus élevée a été observée dans les pays à revenu intermédiaire inférieur avec 25,5% (vs 24,7% dans les pays à revenu intermédiaire supérieur). Par contre, la prévalence la plus faible était observée dans les pays à faible revenu avec 20,7%. Les auteurs expliquent "qu’il est plausible que cette faible prévalence soit due à une validité locale modeste et à une applicabilité culturelle potentiellement médiocre, même en cas de traduction".
La région de l'Asie de l'Est et du Pacifique avait la prévalence la plus faible de dépression périnatale à 21,4 % (IC à 95 %, 19,8 %-23,1 % ; n = 170 148) et elle était plus élevée au Moyen-Orient. et en Afrique du Nord à 31,5 % (IC à 95 %, 26,9 %-36,2 % ; n = 44 433, comparaison entre les groupes : P < 0,001).
Sur les 313 études ayant inclus la dépression postnatale, les auteurs ont rapporté une prévalence de 23,1%.
Une analyse en sous-groupe dans une population à risque a été menée
Elle a inclus les adolescentes, les femmes séropositives, ayant subi des violences conjugales, ayant vécu une catastrophe naturelle, une guerre, conflit, la pandémie COVID-19. Ces femmes présentaient un risque plus élevé de dépression périnatale avec 35%. La prévalence la plus élevée a été observée chez les femmes victimes de violences conjugales avec 38,9%.
Alors que la dépression périnatale a un impact important sur les taux de morbidité et de mortalité maternelle et infantile, une femme sur 4 des pays à revenu faible ou intermédiaire souffre de dépression périnatale. Celles subissant des violences conjugales sont encore plus impactées. Il est urgent d’agir !
Image par Natálie Šteyerová de Pixabay