Face à l’ampleur que prend le COVID-19 à l’échelle mondiale, scientifiques, soignants se mobilisent pour affronter au mieux cette pandémie. Le CNGOF a publié des recommandations pour éclaircir la prise en charge en maternité des femmes enceintes suspectes ou infectée au COVID-19. Voici les messages essentiels.
Les recommandations sont susceptibles de changer régulièrement, tenant compte des données scientifiques publiées et des expériences d’autres pays.
Quand suspecter une infection à coronavirus ?
À ce jour, les personnes suspectes d’infection à coronavirus sont :
- Celles présentant une infection respiratoire aigüe avec fièvre ou sans fièvre et ayant séjourné ou voyagé dans une zone d'exposition à risque dans les 14 jours précédant la date de début des signes cliniques. Le département français a été rajouté dans les zones d'exposition à risque.
- Celles présentant les symptômes dans les 14 jours suivant l’exposition avec une personne infectée au COVID-19 et/ou avec une personne co exposée (même condition d’exposition qu’un cas confirmé).
- Celles présentant des signes de détresse respiratoire aigüe sans autre cause apparente et dans un contexte probablement viral et sans même la notion d’une exposition à risque (cas confirmé, séjour ou voyage dans une zone à risque).
Si une patiente est suspectée d’infection au coronavirus : Quelles précautions ?
La patiente porte un masque, elle est installée dans une salle dédiée et son accompagnant rentre à domicile.
Le soignant est équipé d’un masque chirurgical, d’une blouse, d’une charlotte, de lunette de protection, de gants non stériles. Le déshabillage doit respecter des précautions pour éviter de faire circuler le virus à l’extérieur de la salle (retrait de la blouse, des gants jetés dans le sac des déchets d'Activités de Soins à Risques Infectieux et désinfection de mains à l’intérieur puis retrait du masque, charlotte, lunette à l’extérieur dans le même type de sac et désinfection des mains).
Quand réaliser le test diagnostique ?
Le test diagnostique du coronavirus n’est réalisé que chez les femmes enceintes suspectées, sur place ou dans un centre de référence, selon la procédure interne. Pour le réaliser, le médecin doit porter le masque type FFP2.
Quand hospitaliser ?
L’hospitalisation n’est pas systématique en attente des résultats et en cas de test positif.
L’hospitalisation est nécessaire quand la patiente présente une saturation d’oxygène dans le sang inférieure à 98%, la fréquence respiratoire inférieure à 22 par minutes ou une infection respiratoire aigüe basse associée à des comorbidités* qui intègrent la femme enceinte au 3e trimestre avec ou sans surpoids.
La patiente est transférée en service de réanimation en cas de pneumopathie hypoxémiante oxygéno-dépendante associée à des comorbidités ou avec une pression partielle d’oxygène dans le sang inférieure ou égale à 70 mmHg.
Et en cas d’accouchement ?
La patiente est prise en charge dans une salle dédiée. Seule une sage-femme s’occupera d’elle en binôme avec l’obstétricien de garde en prenant les précautions citées précédemment (avec une casaque stérile).
En cas de césarienne, toute l’équipe doit prendre les précautions et l’usage de la salle de réveil doit être évitée.
Le matériel ayant été utilisé par la patiente doit être minutieusement nettoyé (monitorig, appareil d'échographie...)
*Comorbidités reconnues :
Age >70 ans (même si les patients entre 50 ans et 70 ans doivent être surveillés de façon plus
rapprochée ou plus attentive)
Insuffisance rénale chronique dialysée insuffisance cardiaque stade NYHA III IV
Cirrhose ≥stade B
Diabète insulinodépendant ou requérant compliqué (micro ou macro angiopathie)
Insuffisance respiratoire chronique sous oxygénothérapie ou asthme ou mucoviscidose ou toute
pathologie chronique qui peut décompenser pendant une infection virale
Immunodépression (médicamenteuse, VIH non contrôlé ou CD4 <200/mm)
Greffe d'organe.
Hémopathie maligne
Cancer métastasé
Par analogie à la grippe, aussi la patiente au troisième trimestre de la grossesse et/ou en surpoids