Cette étude sur l’accouchement dans l’eau et ses risques vient enrichir les données et rassurer les plus sceptiques.
L’accouchement dans l’eau divise le monde médical alors, est-il licite de répondre favorablement aux patientes qui souhaitent donner naissance dans l’eau ?
Une grande étude de cohorte rétrospective publiée dans le BJOG a analysé 17 530 accouchements terrestres et autant d’accouchements aquatiques. L’objectif était d’étudier les issues maternelles (transfert post-partum immédiat à l'hôpital, tout traumatisme des voies génitales, traumatisme sévère (3e/4e degré), hémorragie > 1000 ml, hémorragie diagnostiquée indépendamment de la perte de sang estimée, infection utérine, infection utérine nécessitant une hospitalisation, toute hospitalisation dans les 6 premiers semaines) et néonatales (avulsion du cordon ombilical ; transfert néonatal immédiat vers un hôpital; syndrome de détresse respiratoire; toute hospitalisation, admission en unité de soins intensifs néonatals (USIN) ou infection néonatale au cours des 6 premières semaines ; et la mort néonatale) des accouchements à bas risque dans l’eau.
Les résultats ont montré qu’accoucher dans l’eau était associé à une amélioration ou à l'absence de la plupart des paramètres étudiés, y compris la mortalité néonatale (rapport de cotes ajusté [aOR] 0,56, IC à 95 % 0,31-1,0) et l'hospitalisation maternelle ou néonatale au cours des 6 premières semaines (aOR 0,87, 95 % IC 0,81-0,92 et aOR 0,95, IC à 95 % 0,90-0,99, respectivement).
Une augmentation de la morbidité dans le groupe accouchement dans l’eau a été observée pour l’infection utérine (aOR 1,25, IC à 95 % 1,05–1,48) (mais pas l'hospitalisation pour infection) et l’avulsion du cordon ombilical (aOR 1,57, IC à 95 % 1,37–1,82).
Les auteurs concluent que la naissance dans l'eau n'est pas plus nocive. Par ailleurs, il faut être prudent, car ce type d’accouchement s’adresse aux femmes à bas risque.