Les préparations hypoallergéniques (HA) pour nourrissons sont connues pour réduire les risques allergiques chez l’enfant. Pourtant selon une équipe de chercheurs de l’INSERM et de l’IRA les bénéfices de ce type de lait infantile restent à prouver.
L’efficacité des laits HA controversée
Les préparations HA contiennent des protéines partiellement fragmentées. Elles sont connues pour réduire le risque de développer une allergie chez l’enfant à risque (antécédents familiaux) or son efficacité est controversée dans les études. Avec des biais et des conflits d’intérêt, une méta-analyse du BMJ avait conclu en 2016 qu’il n’y avait pas de preuves cohérentes que les laits infantiles HA réduisaient les maladies allergiques et auto-immunes chez les enfants à risque. Une étude parue dans la revue Pediatric Allergy and Immunology va dans ce sens avec des résultats qui n’établissent pas de lien de causalité entre préparations HA et risque allergique.
Des effets hypoallergéniques à prouver
Les chercheurs ont suivi 15 000 enfants de l’étude ELFE (Étude Longitudinale Française depuis l’Enfance) pour rechercher d’éventuelles associations entre consommation de préparations infantiles HA et survenue d’allergie (sifflements respiratoires, eczéma, asthme, allergie alimentaire).
Ils ont constaté que parmi les enfants nourris avec des préparations pour nourrissons avant 2 mois, 5% recevaient du lait HA alors que dans 50% des cas ils ne présentaient pas d’antécédents familiaux. En suivant les enfants jusqu’à l’âge de 2 ans, aucune réduction du risque allergique n’a été observée avec du lait HA (vs préparation pour nourrissons non HA). Ces produits utilisés sans facteurs de risque allergique sembleraient être même délétères puisque « leur utilisation à 2 mois était associée, dans les années qui suivent, à un risque plus élevé de sifflements respiratoires et d’allergies alimentaires ».
Avant de promouvoir ces produits dans la prévention des allergies, les chercheurs soulignent que leurs bénéfices devraient être prouvés dans les études cliniques, c’est d’ailleurs ce qu’imposera une nouvelle réglementation qui rentrera en vigueur en 2021.
Sources :
Presse.inserm.fr
bmj.com