Santé publique France a publié en décembre 2019, les résultats du volet nutritionnel de l’Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (Esteban 2014-2016). Voici les principaux résultats concernant les déficits en vitamines et minéraux chez les femmes en âge de procréer.
L’étude Esteban s‘est intéressée à la consommation alimentaire, l’activité physique, la sédentarité et l’état nutritionnel de la population de la France métropolitaine. Elle a été menée sur les enfants âgés de 6 à 17 ans et les adultes de 18 à 74 ans tirés au sort entre avril 2014 et mars 2016 en utilisant une enquête par questionnaires, une enquête alimentaire et un examen de santé avec prélèvements et dosages biologiques. Ce volet nutritionnel tient compte du statut en vitamine D, ferritine, folates sériques, vitamine A, vitamine E et caroténoïdes.
Sur quels types de carences faut-il être vigilant chez les femmes en âge de procréer ?
La vitamine D
La prévalence du déficit modéré s’est légèrement améliorée chez les femmes de 18-39 ans. Il a diminué (40,2% en 2006 contre 28,7% en 2015 ; ps<0,05) mais la prévalence d’une insuffisance en vitamine D a augmenté (31,0% en 2006 contre 41,3% en 2015 ; ps<0,05).
La ferritine
« La prévalence des déplétions des réserves en fer et celle des réserves faibles étaient les plus élevées chez les femmes en âge de procréer : elles atteignaient respectivement 20,3% et 21,5%. Cela affectait notamment les plus jeunes puisque près d’1/4 des femmes de 18-39 ans témoignait d’une déplétion totale des réserves en fer ».
Près de 3,9% des femmes en âge de procréer présentaient une anémie ferriprive avec à la fois une hémoglobinémie < 12 g/dl et une ferritinémie < 15 μg/L. Cette prévalence était de 2,8% chez les femmes en âge de procréer de 18-39 ans et augmentait à 5,5% chez les femmes en âge de procréer de 40 ans et plus.
Au final, entre 2006 et 2015, on a pas noté d’ évolution significative de la prévalence de l’anémie ferriprive.
Les folates
La prévalence du risque de déficit en folates (< 3,0 ng/ml) s’élevait à 13,4% chez les femmes adultes en âge de procréer (18-49 ans non ménopausées). Elle ne variait pas significativement selon la prise ou non de complément alimentaire à base de vitamine B9 ou d’un traitement médicamenteux à base d’acide folique dans l’année précédente..
La prévalence du risque de déficit en folates chez les femmes adultes en âge de procréer (18-49 ans) a quasiment doublé, passant de 7,2% en 2006 à 13,4% (ps<0,01) en 2015. Cette augmentation concernait toutes les classes d’âge et plus particulièrement les femmes avec un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat (prévalence de 8,6% en 2006 versus 21,9% en 2015 ; ps<0,01).
Les vitamines A, E et caroténoïdes
Les prévalences des déficits en vitamine A (rétinol) et E (tocophérol) étaient quasi-nulles dans la population française, en 2015 comme en 2006, peu importe le sexe, l’âge ou le niveau d’études des individus.
Concernant la concentration sérique moyenne de béta-carotène, elle était de 0,93 μmol/L chez les femmes et augmentait avec l’âge et le niveau de diplôme. Cette concentration moyenne a augmenté entre 2006 et 2015 chez les femmes de plus de 40 ans.
Source:
Étude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition (Esteban 2014-2016). Volet Nutrition. Chapitre Dosages biologiques : vitamines et minéraux - Santé publique France.Décembre 2019.