Santé publique France vient de révéler les résultats de la deuxième édition de l’étude Epifane. Les résultats sont encourageants et même certains objectifs, fixés dans le 4e Programme National Nutrition Santé 2019-2023, ont été atteint.
L’enquête Epifane permet de pallier le manque de données sur l’alimentation du jeune enfant. Elle a plusieurs objectifs. Elle permet de décrire les pratiques en matière d’allaitement et de diversification alimentaire, d’évaluer les politiques de santé publique et d’orienter les promotions d’alimentation et les recommandations vers des stratègies plus adéquates. Après 2012, Santé publique France publie les résultats de la 2e édition, menée en 2021.
Allaitement maternel: la France s’améliore
Le taux d’initiation d’allaitement maternel a gagné du terrain avec 77% (vs 74% en 2012). Presque 69% des femmes allaitent exclusivement, 18% allaitent partiellement et 16% ont recours aux préparations pour nourrissons.
Des mères alimentaient leur bébé avec des préparations pour nourrissons mais ont déclaré avoir essayé l’alimentation au sein. Elles étaient 5% dans ce cas.
Au fil des mois, le taux d’allaitement décroit, 56% des femmes allaite leur bébé à 2 mois - 26% de façon exclusive- puis à 6 mois, 34% des enfants étaient allaités et 29% avaient commencé la diversification. Le taux d’allaitement maternel passe à 18% à 12 mois. Tous étaient diversifiés.
Toutefois, il est à noter que la durée médiane d’allaitement maternel a augmenté de 15 à 20 semaines comparativement à 2012.
L’allaitement mixte concerne un enfant sur quatre à la maternité
Un peu plus de 40% des enfants ont reçu une préparation pour nourrisson à la maternité. Ce taux passe à 70% à 2 mois et dépasse 80% à 6 mois.
En moyenne, la préparation pour nourrisson est introduite au 10e jour après la naissance.
Les enfant allaités de façon partielle à 6 mois, ont reçu pour 34% d’entre eux une préparation pour nourrisson après 4 mois révolus et ¼ consommait moins d'un biberon de préparation par jour à 6 mois.
L’étude précise que presque 30 % des mères allaitant partiellement à 2 mois ont reçu le conseil d’introduire des préparations pour nourrissons dans l’alimentation de leur nourrisson par un professionnel de santé, alors que le taux était de 10 % de la part de leur entourage
Comment interpréter ces résultats ?
Si des taux sont en augmentation par rapport à 2012, l’étude souligne que les données ont été recueillies lors de la crise sanitaire de COVID-19. Une période particulière marquée par le confinement et par le dévéloppement du télétravail qui ont pu impacter positivement les conditions d’allaitement maternel.
Néanmoins, les résultats appuient le fait que la formation des profesionnels est indispensable. En effet, quand les femmes arrêtent d’allaiter, c’est le plus souvent parce qu’elles déclaraient ne pas avoir suffisament de lait. Plus de soutien par des professionnels formés pourrait les aider à poursuivre l'allaitement en examinant les difficultés maternelles et en évaluant la lactation.
La promotion de l’allaitement n’est donc pas un travail terminé. Même si de plus en plus de maternités sont labélisées IHAB – pour lesquelles le taux d’allaitement maternel exclusif est plus haut de 5, 8% points de pourcentage - il y a du chemin, surtout lorsque l’on compare avec d’autres pays européens où le taux d’initiation à l’allaitement est à plus de 90% tels que la Norvège, l’Allemagne ou bien la Suisse ou la Suède.
La collecte de ces données est primordiale pour cibler les poliques de santé. La prochaine enquête pourra apprécier l’impact de l’allongement du congé paternité, mis en place en jullet 2021 - passant de 14 à 28 jours - sur l’allaitement maternel.