Les derniers chiffres révélés par Santé publique France sont troublants : dans la dernière Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles (ENCMM), une femme meurt tous les 4 jours, en France, d’une cause liée à la grossesse, à l’accouchement ou à leurs suites.
Quoi de neuf dans le 7e rapport de l’ENCMM ?
Entre 2016 et 2018, 272 décès maternels ont été dénombrés sur la période s’étendant de la conception et un an après l’accouchement. Avec un ratio de 11,8 pour 100 000 naissances vivantes, ce chiffre n’a pas évolué par rapport aux enquêtes précédentes et reste dans la moyenne européenne.
Le risque de mortalité concerne davantage les femmes de plus de 40 ans et les 35- 39 ans avec respectivement 5 fois plus de mortalité et 2,4 fois comparativement aux 20-24 ans.
Les femmes présentant une obésité sont deux fois plus touchées par la mortalité par rapport à la population générale des femmes enceintes.
Dans les DROM, les femmes sont aussi deux fois plus concernées comparativement à la métropole.
Les migrantes connaissent un risque de mortalité plus élevé, jusqu’à 3 fois pour les femmes nées en Afrique Subsaharienne par rapport à celles nées en France. Les femmes avec des vulnérabilités sociales sont 1,5 fois plus représentées.
Dans cette nouvelle enquête, le suicide et les causes psychiatriques deviennent la 1re cause de mortalité maternelle jusqu’à un an après l’accouchement avec 17%, ceci représente environ un décès maternel toutes les 3 semaines en France.
Les causes cardiovasculaires jusqu’à 1 an passent à la 2e place (14% et la 1er cause jusqu’à 42 jours avec 16%). La mortalité maternelle par hémorragie du post-partum est stable, elle est la 5e cause à 1 an (7% et la 4e cause à 42 jours avec 10%). Malgré sa réduction de 50% en 15 ans, elle reste dans la fourchette haute des pays européens.
Parmi les 79 décès survenant chez les femmes en situation de vulnérabilité, 63% étaient d’évitabilité probable ou possible.Ces chiffres saisissants montrent bien que le dépistage de facteurs de risque de dépression est à renforcer tout comme l’accompagnement des femmes souffrant de pathologie psychiatrique du post-partum et l’accompagnement encore faut-il que les ressources professionnelles sur les territoires soient suffisantes.