Dans un article du Journal of Paediatrics and Child Health, des chercheurs ont analysé les issues néonatales de fœtus suspectés de restriction de croissance fœtale
Face au dépistage d’une restriction de croissance fœtale, quelle décision adoptée ? Entre limiter la prématurité tout en tenant compte du risque de morbidité, les bénéfices doivent être mis en balance.
Une étude de cohorte de population, menée en Australie de 2000 à 2017 , a analysé toutes les naissances uniques ≥ 32 SA (n = 1 231 415). Les chercheurs ont examiné les issues néonatales (admissions en soins intensifs, morbidité classée selon la classification internationale des maladies) des bébés nés avec un poids de naissance < au 3e percentile (n = 31 568). Ils ont comparé le devenir des nouveau-nés avec suspicion de restriction de croissance fœtale et accouchement induit (déclenchement ou césarienne) avec celui des nouveau-nés suspectés de restriction fœtale sans intervention ainsi qu’avec ceux non dépistés. Puis ils ont été comparés à des nouveau-nés suspectés de restriction fœtale sévère et nés avec un poids de naissance ≥ 10e percentile et naissance iatrogène.
Iatrogénie, expectative, quels devenirs des nouveau-nés avec poids de naissance < 3e percentile ?
Les nouveau-nés dépistés et dont l’accouchement a été induit par déclenchement ou césarienne étaient plus susceptibles d’être admis en USIN (3% vs 1,1% pour les enfants non dépistés). Toutefois, dans ce groupe le taux de morts nés était plus faible (0,8%) ainsi que celui de mortalité néonatale (3,8%) comparativement aux nouveau-nés avec restriction fœtale sévère mais non dépistée en anténatal (respectivement 16,4% et 5%).
Lorsque les enfants étaient dépistés mais sans intervention, le taux de mort-nés était de 9,3%, celui de mortalité néonatale de 5,7% et de soins intensifs de 2,6%.
Aussi, les nourrissons avec un poids de naissance ≥ 10e percentile avec un accouchement provoqué étaient plus nombreux à se retrouver en USIN (1,8%) comparativement à ceux nés spontanément (0,5%) (P < 0,001).
L’étude conclut que dépister la restriction de croissance fœtale et intervenir pour faire naître l'enfant réduit la mortalité mais pas la morbidité néonatale. Celle-ci étant liée à la prématurité induite.