Un avortement, une mort in utero peuvent affecter négativement la qualité de vie des femmes. Des chercheurs ont évalué l’effet de l’art thérapie. En voici les résultats.
La perte d’une grossesse peut affecter négativement la qualité de vie des femmes sur le plan psychologique comme physique. En France, ce sont près de 7 000 femmes qui perdent chaque année un enfant au cours de la grossesse ou dans les premiers mois de vie.
Le deuil qui surgit dans la période périnatale est un événement de l’ordre de l’impensable et potentiellement traumatique. Généralement, tout ce qui relie à la naissance, à la grossesse est positif et heureux. Des études précisent que les mères s’attachent au fœtus alors même qu’elles apprennent la grossesse. Les mères qui perdent une grossesse suivent le même processus que celles qui perdent un enfant. Selon les antécédents médicaux, psychologiques ou encore la situation sociale, la qualité de vie est susceptible d’être encore plus impactée négativement.
Des études montrent d’ailleurs que le deuil est un facteur de risque de développement de pathologie mentale. Il est primordial d’accompagner ces femmes pour traiter les problèmes psychologiques, prévenir les risques de dépression et leur permettre de vivre plus sereinement une éventuelle nouvelle grossesse.
L’art-thérapie, une approche thérapeutique pour soutenir les mères endeuillées
Dans cette étude publiée dans la revue Plos One, des chercheurs ont évalué l’impact de l’art-thérapie sur la qualité de vie des femmes avec une perte de grossesse.
L’art-thérapie, si elle nécessite un thérapeute qualifié elle ne requiert pas pour autant des compétences spécifiques, elle est accessible à tout le monde. L’art-thérapie permet d’exprimer ses sentiments à travers la peinture, la sculpture, la photographie, le théâtre, la musique, etc., tout en donnant des pistes pour résoudre les conflits intérieurs avec l’aide de l’art-thérapeute qualifié. Au fur et à mesure que la production artistique progresse, la réflexion évolue ce qui aide aide la personne à reprendre confiance en elle.
Les scientifiques ont mené un essai randomisé pour évaluer l’impact de l’art-thérapie sur la qualité de vie des femmes après un avortement ou à la naissance d’un mort-né. Au total 60 femmes ont été incluses dans l’étude (30 témoins et 30 dans le groupe intervention). Les femmes avec des antécédents de maladie mentale, suivie par un psychiatre, sous traitement antidépresseur ont été exclues de l’étude.
Dans le groupe intervention, les femmes ont bénéficié de 4 séances d’art-thérapie d’une durée de 90 minutes. Elles comprenaient des exercices d’échauffement, pratiques et de la relaxation.
Art-thérapie une perspective pour aller mieux ?
Avant l’intervention, les 2 groupes présentaient le même score de qualité de vie. Par contre, 8 semaines après l’intervention, le score de qualité de vie était statistiquement augmenté dans le groupe ayant bénéficié de séances d’art-thérapie(348,64±13,12 contre 254,46±58,35 ; P<0,01). Le bénéfice touchait la santé physique, mentale et environnementale et sociale.
Bien qu’il s’agisse d’une petite étude, les conclusions rejoignent celles de précédentes qui montraient que l’art-thérapie pouvait réduire le risque d’anxiété et de dépression chez les femmes atteintes d’un cancer du sein.
Les auteurs de l’étude expliquent que l’art-thérapie permet aux personnes de mieux accepter les problèmes, à y faire face et à croire en leur capacité pour résoudre les problèmes.
L’art-thérapie serait-elle une discipline à développer dans les hôpitaux ?
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