La fosfomycine est le traitement probabiliste donné en première intention chez les femmes enceintes pour une cystite. Pourtant, il existe peu de données sur cette molécule recommandée par la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française depuis 2015.
Pour combler ce vide, une étude française a été menée sur 136 876 femmes enceintes, entre le 1er juillet 2004 et le 31 décembre 2018 en utilisant la base de données EFEMERIS. Elle a évalué ainsi l’inocuité de la fosfomycine.

Les données sur la fosfomycine sont rassurantes

Depuis les nouvelles recommandations, le nombre de femmes traitées par la fosfomycine a augmenté comparativement à celles traitées par la nitrofurantoïne. Parmi les femmes enceintes incluses dans l’étude, 2% ont été traitées par la fosfomycine et 0,5% par la nitrofurantoïne.
Malgré cela, le risque de maladie congénitale majeure n’était pas plus associé à la prise de fosfomycine comparativement à la prise de nitrofurantoïne (2% vs 2,5% ( odds ratio de 0,80 [0,44-1,47]) ou bien aucune de ces molécules (2% vs 2,1% (OR 0,97 [0,73-1,30]).

Rappel des bonnes pratiques en cas de cystite chez les femmes enceintes

La Haute Autorité de Santé a mis à jour, en 2021,  une fiche pratique pour traiter les femmes enceintes avec une colonisation urinaire ou atteinte d’une cystite. Le but étant de proposer un traitement efficace en termes de posologie, de durée de traitement tout en limitant le risque de résistance.
La fosfomycine-trometamol 3g en prise unique est le traitement probabiliste de première intention à donner sans attendre le résultat de l’antibiogramme de l’ECBU.
Ce traitement en prise unique répond aux objectifs de traitement bref et efficace et avec cette nouvelle étude, on peut dire qu’il est sûr pour les femmes enceintes. Il est à noter, tout de même, qu’il n’est pas adapté aux personnes ayant une malformation des voies urinaires, une insuffisance rénale et un affaiblissement important du système immunitaire.

Femme maison photo créé par lookstudio - fr.freepik.com