Des chercheurs s’inquiètent au sujet d’analyses mettant en évidence la présence de particules de microplastiques dans le placenta humain.
Reconnu pour de nombreux avantages notamment en matière d’hygiène, pour prévenir la contamination des aliments, le plastique a pris son essor en XXe siècle. Mais aujourd’hui, avec sa production mondiale de 360 millions de tonne par an (Plastics, the fact 2019 PlasticsEurope), il pollue les terres et les fonds marins, les êtres humains et même les placentas, comme le montre cette étude italienne, publiée dans la revue Environment International.
À travers l’analyse de 6 placentas humains de femmes en bonne santé, les chercheurs ont trouvé des particules de microplastiques pigmentés dans 4 d’entre eux, aussi bien côté fœtal, que maternel ou encore dans les membranes. Ces microplastiques colorés, mesurant entre 5 µm et 10 µm, provenaient, selon les chercheurs, d’emballages, de peintures, de cosmétiques ou bien d’adhésifs, ingérés ou inhalés par la mère . Ils ne savent pas si c’est par le système respiratoire ou gastro-intestinal que les particules atteignent la circulation sanguine. Par ailleurs, leur passage transplacentaire pourrait dépendre de différentes conditions physiologiques et des caractéristiques génétiques ce qui expliquerait l’absence de microplastiques dans 2 des 6 placentas examinés.
Le placenta joue un rôle crucial pendant la grossesse et dans le développement fœtal. Alors doit-on craindre pour la santé des enfants dont le placenta contenait des fragments de microplastiques ? Si l‘on peut supposer qu’ils déclenchent des réponses immunitaires et agissent comme des perturbateurs endocriniens, des études complémentaires doivent le confirmer.