Une étude publiée dans la revue Environment International confirme une association délétère entre expositions aux phtalates et risque de prééclampsie et autres troubles hypertensifs pendant la grossesse.
Les phtalates, ils sont partout et pourtant nocifs pour la santé
Les phtalates sont intégrés dans certains plastiques pour les rendre plus flexibles et des produits cosmètiques pour conserver leur parfum. Leur utilisation est tellement courante que l’on retrouve les substances au sein même des corps des adultes et des enfants. Les résultats de l'étude Esteban montraient que la population était exposée à au moins un phtalate à un niveau de concentration urinaire quantifiable. L’alimentation serait responsable de 90% de l’ingestion totale.
Le problème c’est que ces matières sont qualifiées de perturbateurs endocriniens et métaboliques et donc délétères pour la santé. Malgré la restriction de l’utilisation de certains phtalates, des études associent l’exposition à ces substances à des effets péjoratifs sur le neurodéveloppement, l’asthme, l’obésité, le TDAH, le cancer du sein et de l’utérus, l’infertilité et l’endométriose.
Un lien entre phtalates et troubles hypertensifs pendant la grossesse
Dans cette étude publiée dans la revue Environment International, les chercheurs mettent en évidence une association entre exposition aux phtalates et augmentation du risque de prééclampsie et troubles hypertensifs pendant la grossesse.
Les chercheurs ont mesuré les concentrations de 13 métabolites des phtalates dans au moins un échantillon d’urine pendant la grossesse de 3 430 participantes. Ils ont ensuite rapproché les résultats avec les différents troubles hypertensifs.
L’augmentation de certains phtalates (MBzP et MCPP) était associée à des risques plus élevés de prééclampsie et troubles hypertensifs pendant la grossesse. L’augmentation du niveau total de phtalates de 25% augmentait le risque de 27% d’HTA.
Ils ont constaté également que d’autres phtalates augmentaient le risque de 10% et que les risques associés étaient plus élevés en cas de fœtus féminin.
La réglementation tend à restreindre l'utilisation des phtalates mais mieux vaut être sensibilisé pendant la grossesse
La réglementation vise à restreindre l’utilisation de certains phtalates pour réduire leur impact sur la santé. Néanmoins, il semble primordial d’informer les femmes enceintes afin de les sensibiliser aux risques associés à l’exposition de ces substances ausi bien pour leur santé que pour celle de l'enfant à naître. Aujourd’hui, de plus en plus de maternités proposent des ateliers de santé environnementale aux futurs parents.