Une étude, publiée dans le British Medical Journal, rapporte les résultats de la vaccination de masse du programme national écossais, chez les jeunes filles entre 12 et 13 ans.
Couverture vaccinale et HPV : Des disparités en Europe
Chaque année, la France compte 3000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus avec environ 1100 décès. Ils sont tous causés par les virus de la famille des papillomavirus humain (HPV). Même si l’entrée dans le calendrier vaccinal de la vaccination anti-HPV date de 2017, le taux vaccinal de la France est le plus bas d’Europe. Malgré un objectif fixé à 60% par le Plan Cancer 2014-2019, moins de 20% de la population est vaccinée.
Nos voisins européens présentent quant à eux de meilleurs taux de couverture vaccinale, avec 71% en Italie, 87% au Portugal et également en Écosse où les résultats de la vaccination de masse par le vaccin bivalent ont été mis en lumières dans une étude rétrospective.
Evaluation du vaccin anti-HPV en Écosse
En 2008, l’ Écosse a mis en place un programme national de vaccination anti-HPV, avec le vaccin bivalent, dans le cadre scolaire. Une étude du BMJ s’appuie sur ce programme pour évaluer l’impact de la vaccination sur la prévalence des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus. Elle a été menée entre 2008 et 2012 sur 138 692 écossaises nées entre janvier 1988 et juin 1996. Elles ont été vaccinées à 12 ou 13 ans. Un programme de rattrapage était prévu et les jeunes filles ont bénéficié d’un dépistage du cancer du col utérin à 20 ans.
Voici les résultats :
- Comparées aux femmes non vaccinées nées en 1988, celles ayant bénéficié de la vaccination anti-HPV présentaient une réduction de 89% de la prévalence des néoplasies cervicales intraépithéliales (CIN) de grade 3 ou plus (intervalle de confiance à 95% compris entre 81% et 94%), une réduction de 88% (83% à 92%) pour les CIN de grade 2 ou et une réduction de 79% (69% à 86%) des CIN de grade 1.
- Les auteurs ont aussi constaté que la vaccination était plus efficace chez les femmes vaccinées plus jeunes, de 12 à 13 ans, 86% (75% à 92%) pour le grade CIN 3 ou plus comparativement à 51% (28% à 66%) pour celles âgées de 17 ans.
- Les femmes non vaccinées de la même tranche d’âge ont également bénéficié d’une protection collective, puisque la réduction de la probabilité de CIN 1était de 63% ( (11% à 85%), de 67% pour le grade CIN 2 (19% à 86%), et une réduction de 100% (69% à 100%) pour le grade CIN 3 vs les femmes non vaccinées en 1988-90 .
Bien que cette étude présente des limites, les auteurs signalent dans leur conclusion, que ces résultats devraient être pris en compte dans les programmes de prévention pour réduire les cas de cancer du col de l’utérus. À ce jour, il est le 4e cancer le plus fréquent chez les femmes du monde entier.
Références :
Prevalence of cervical disease at age 20 after immunisation with bivalent HPV vaccine at age 12-13 in Scotland: retrospective population study - BMJ 2019; 365
Cancer du col de l’utérus : une meilleure couverture vaccinale et un dépistage renforcé restent la priorité - has-sante.fr
vaccination-info-service.fr
e-cancer.fr
VACCINS ANTI-HPV : LA COUVERTURE FRANÇAISE ET INTERNATIONALE – GENESIS
Papillomavirus humain (PVH) et cancer du col de l’utérus - who.int