L’incontinence urinaire d’urgence est une pathologie qui touche des millions de femmes. Taboue, elle est aussi un véritable handicap dans la vie quotidienne. Pour améliorer les symptômes, la thérapeutique est le plus souvent utilisée mais elle représente des effets secondaires et limitent l’observance.
Puisque des images d’IRM montrent que des zones cérébrales peuvent fonctionner anormalement chez ces femmes, des chercheurs ont réalisé un essai contrôlé randomisé pour apprécier les effets des thérapies centrées sur le cerveau telles que l’hypnothérapie. L’objectif était de déterminer si elles étaient associées à une modification de l’activation du cerveau ou de la connectivité au repos sur IRM comparativement à la pharmacothérapie.

Hypnothérapie vs pharmacothérapie

Pour procéder à cette évaluation des images ont été réalisées avant le traitement et 8 à 12 semaines après chez 64 patientes. Les chercheurs ont alors évalué l’activation cérébrale lors du remplissage vésical, la connectivité fonctionnelle au repos avec vessie vide et partiellement remplie dans le groupe thérapeutique (n34)et le groupe hypnothérapie (n 30).
Les régions cérébrales d’intérêt avaient été déterminées à partir des différences observées dans de précédentes études chez des témoins et les patientes souffrant d’incontinence urinaire non traités.
Les participantes randomisées pour recevoir l'hypnothérapie ont bénéficié de 8 séances d'hypnothérapie hebdomadaires, d'une heure, individuelles, dirigées sur la vessie, dispensées par un hypnothérapeute certifié en utilisant un format standardisé. Les participantes randomisées pour recevoir des médicaments ont reçu initialement de l'oxybutynine à libération prolongée 10 mg / j ou de la toltérodine à libération prolongée 4 mg / j. Les participantes ont également reçu 8 séances individuelles de conseils, informations sur les médicaments.

Egalité !

L’amélioration des épisodes d’incontinence urinaire ont été observées dans le groupe thérapeutique et le groupe hypnose (P <.001) et le degré d’amélioration ne différait pas dans les 2 groupes.  L’imagerie a montré une diminution de l’activation du réseau attentionnel ascendant qui répond à des stimuli inattendus ou peu fréquents sur le plan comportemental au moment du remplissage vésical pour les 2 groupes.

L’hypnothérapie semble une option intéressante, encore un sujet à approfondir ! 

Référence :

Mind-body (hypnotherapy) treatment of women with urgency urinary incontinence: changes in brain attentional networks -  Am J Obstet Gynecol . 2021 May;224(5):498.e1-498.e10. doi: 10.1016/j.ajog.2020.10.041. Epub 2020 Oct 26.

Eau photo créé par user3802032 - fr.freepik.com