C’était en 1975 que la loi permettant l’accès à l’IVG est entrée en vigueur, et pourtant, à ce jour elle semble menacée…
Le droit à l’IVG est un droit fondamental pour toutes les femmes. L’interruption volontaire de grossesse est autorisée depuis 1975. Le discours prononcé par Simone Veil pour présenter le projet de loi sur la légalisation de l’avortement a marqué et marque toujours les esprits : « Je voudrais tout d'abord vous faire partager une conviction de femme. Je m'excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d'hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes».
Pourtant, près de 40 ans après, l’accès à l’IVG n’est pas si facile
Près d’une quarantaine de centres pratiquant des IVG ont fermé depuis 2007 et comme le soulignait Le Planning Familial dans une tribune de juillet dernier, « Les inégalités d’accès à l’avortement sont encore énormes en France : inégalités territoriales, inégalités sociales, inégalités économiques ».
Il arrive que les Rendez-vous médicaux optionnels soient multipliés pour dépasser le délai et jugées, culpabilisées, des femmes se rendent à l’étranger, notamment en Espagne, Pays-Bas, Angleterre pour accéder à l’IVG dans les temps.
Une femme sur 3 a recours à l’IVG
Selon l’Association Nationale des Centres d'IVG et de Contraception, une femme sur 3 aura recours à l’IVG dans sa vie. Il s’agit donc d’une demande courante. Néanmoins, des praticiens avancent la clause de conscience pour ne pas pratiquer cet acte. Un droit stipulé dans le code de la Santé Publique (R4127-47), possible « hors le cas d'urgence et celui où il manquerait à ses devoirs d'humanité ».
Récemment la déclaration du président du Syndicat national des gynécologues (Syngof) a suscité de vives polémiques "Nous ne sommes pas là pour retirer des vies". Rappelons, qu’en cas de refus de pratiquer cet acte pour des raisons personnelles ou professionnelles, le praticien doit tout de même orienter la patiente vers un confrère ou une consoeur pour accompagner la patiente dans cette décision.
Suite à ces débats, le Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes se positionne, d’ailleurs, dans un communiqué pour que les sages-femmes accompagnent les femmes pendant la grossesse et ce quelle que soit son issue.
Le droit à l’IVG est fondamentale, le remettre en question entraverai à la liberté des femmes.