Pour la première fois, une équipe de chercheur a établi un lien entre la consommation de fromage dès le plus jeune âge et le risque allergique.
Des allergies en augmentation, un autre problème de santé publique…
Au cours des 20, 30 dernières années, la prévalence des allergies a fortement augmenté. Plus fréquente chez les enfants, on estime qu’environ 30% de la population serait concernée par une pathologie allergique. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que d'ici 2050, 50% de la population mondiale sera touchée par au moins une allergie. Pourquoi cette explosion ? Un système immunitaire plus protégé des agents microbiens dans la petite enfance, la pollution, l’épigénétique…Il est temps de trouver des pistes pour diminuer le risque !
Le fromage, une diversité microbienne
Une équipe du CHU de Besançon travaille depuis 2002 sur l’étude PATURE, celle-ci observe une cohorte d’enfants de cinq pays européens résidant en milieu rural (Allemagne, Autriche, Suisse, France et Finlande). En collaboration avec l’INRA, elle y a consacré une partie sur la consommation de fromage chez le jeune enfant.
Par questionnaires, les chercheurs ont recueilli des données sur les pratiques alimentaires, les allergies et les paramètres environnementaux. Ils ont inclus 931 enfants, de la naissance jusqu’à leur 6 ans et quantifié à l’âge de 18 mois la fréquence et la diversité des fromages consommés (frais, de la ferme, bleu, pressé, semi-pressé, à pâte molle).
Manger du fromage : une action préventive contre les allergies ?
Selon les résultats, les enfants de 12 à 18 mois consommant du fromage présenteraient un risque significativement moindre de dermatite atopique, à type d’eczéma, à l’âge de 6 ans, et d’allergie alimentaire. Ce n’est pas tout, l’équipe de chercheurs a aussi établi une association avec un risque réduit de rhinite allergique, d’asthme, de sensibilisation aux allergènes qu’ils soient alimentaires ou inhalés.
Mais la diminution du risque est-elle liée à la diversité des fromages consommés ou bien à leur fréquence ? Les chercheurs estiment que d’autres investigations complémentaires sont nécessaires pour pouvoir le déterminer, en attendant il semblerait que « des analyses du microbiote intestinal chez les consommateurs de fromage pourraient aider à comprendre les mécanismes en jeu ».