Le reflux gastro-oesophagien est fréquent chez l’enfant de moins de 1 an, mais le plus souvent sans gravité. La HAS vient de publier des préconisations sur sa prise en charge et la pertinence d’un traitement.
En cas de reflux gastro-oesophagien (RGO), il arrive que des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) soient prescrits. Or, avec la constante augmentation de cette prescription, on assiste également à une augmentation des infections bactériennes et virales.
Il est donc important de revoir la pertinence de la prescription des IPP qui n’est pas anodine.
C’est pourquoi la HAS a mis en ligne des recommandations pour sensibiliser les professionnels de santé à la prise en charge du RGO et informer les parents.
Les RGO simples
Le RGO est le plus souvent physiologique, mais constitue un motif fréquent de consultation en soins primaires chez les enfants de moins d’un an, car il est source d’inquiétude parentale.
Il se manifeste par des régurgitations en post-prandial qui peuvent être fréquentes dans la journée, mais restent toutefois sans gravité et sans retentissement sur la croissance staturo-pondérale. Les pleurs au moment des régurgitations ne traduisent pas des douleurs, mais plutôt une gêne. Elles apparaissent généralement avant le 2e mois et touchent 70% des nourrissons de moins de 4 mois.
Dans la majorité des cas, elles sont sans gravité, la résolution est spontanée vers l’âge d’un an en raison de de la maturation des mécanismes anti-reflux, de l’orthostatisme et de la diversification de l’alimentation.
Comment prendre en charge les RGO simples ?
La HAS précise bien qu’aucun traitement pharmacologique n’est nécessaire tant que la croissance pondérale est conservée et les signes d’alerte écartés.
La prise en charge ne passe tout d’abord pas la réassurance parentale en expliquant que le RGO physiologique se résout naturellement dans 90% des cas avant l’âge d’un an.
Il est conseillé de poursuivre l’allaitement maternel pour les mères allaitantes. En d’alimentation avec biberon, il peut être utile de rappeler les quantités préconisées en fonction de l’âge et du poids de l’enfant et fractionner les repas.
Si malgré les conseils hygièno-diétetiques les régurgitations sont toujours gênantes après 2 semaines, le recours à une formule épaississante ou anti-régurgitation peut être une autre alternative.
Les échanges avec les parents sont aussi le moment de rappeler que le couchage de l’enfant est sur le dos et qu’il est préférable de le coucher 20 à 30 minutes après le repas.
C’est aussi le moment de reparler de la prévention du syndrome du bébé secoué et de dépister les éventuels signes d’une dépression du post-partum.
Fiche d'information à destination des parents
Quand faut-il s’alerter ?
Le RGO pathologique est peu fréquent, la prévalence varie de 1% à 12,6% chez les enfants de moins d’un an. Des signes peuvent évoquer une RGO pathologique : des régurgitations persistantes ou excessives avec un refus de s’alimenter, de l’irritabilité au moment des repas, des pleurs, ainsi qu’un retard de croissance et des troubles du sommeil.
Les examens complémentaires sont rarement nécessaires avant l’âge d’un an. Ils seront prescrits au cas par cas après évaluation par un pédiatre ou gastro-pédiatre.
En ce qui concerne les IPP, leur efficacité et leur tolérance sont limitées chez les enfants de moins d’un an.