Avec 17 ans d’expérience clinique, cette sage-femme a sauté le pas pour s’orienter vers l’épidémiologie. Rencontre avec Géraldine Lepesqueux.
Quel est votre parcours?
Je suis sage-femme hospitalière depuis 2001, j’ai exercé à la clinique des Noriets (Vitry-sur-Seine), à Mamoudzou (Mayotte), à la clinique Sainte-Clotilde (Réunion), au centre hospitalier de Cayenne (Guyane) et au centre hospitalier de Villeneuve Saint-Georges dans de nombreux services et essentiellement en salle de naissances.
Puis, dans le cadre d'un congé de formation professionnelle, je me suis tournée vers l’épidémiologie en 2017 pour allier une nouvelle carrière en lien avec les acquis en périnatalité de ma formation initiale et de mon expérience. La surveillance étant complémentaire de la recherche.
J’ai alors entrepris un M1 "Méthodes en santé publique" à l'université de médecine du Kremlin-Bicêtre. Ensuite, j'ai poursuivi avec un M2 "Surveillance épidémiologique des maladies humaines et animales" de l'ENVA (Ecole nationale vétérinaire d'Alfort), car je n'ai pas trouvé de M2 spécialisé dans le domaine de la surveillance épidémiologique en santé humaine.
Votre regard sur le système hospitalier et la profession ?
Je ne vous apprendrai rien, l’hôpital, comme toutes les fonctions publiques, est en difficulté. J’y ai connu une dégradation depuis mon diplôme.
Mon regard sur la profession, vaste sujet…. moment charnière. Plusieurs choses positives, dont l'augmentation du nombre d'homme sage-femme, mais j'ai l'impression qu'on laisse beaucoup de collègues sur le bord de la route...
Pourquoi spécifiquement l’épidémiologie?
J’ai toujours eu un penchant prononcé pour la santé publique. L’épidémiologie m’a semblé la matière scientifique dans laquelle je pourrai le plus mettre à profit mon expérience en périnatalité.
Qu’est-ce que cet enseignement vous a apporté ? A contrario, qu’est-ce que votre expérience clinique vous a apporté sur ce cursus ?
Les apports de ma formation : accentuation de ma rigueur scientifique, validation de l’élargissement du prisme de ma vision d’ensemble de la santé. Mon expérience m’a aidé à travers plusieurs axes : travail en équipe, coordination, recul.
Actuellement, quel est le sujet sur lequel vous travaillez?
Mon sujet de stage est la surveillance des cas humains de tuberculose à Mycobacterium bovis en France de 2011 à 2016 à la Direction des maladies infectieuses de Santé publique France.
Pourquoi ce sujet de stage? Éloigné de la périnatalité?
Les stages avec un encadrement de qualité ne sont pas légion. Ce stage m’a offfert la possibilité d’approcher le fonctionnement de Santé publique France et d’y être encadrée dans le service historique. J’étais étudiante en M2 de surveillance en santé animale, ce stage m’a permis d’être dans le domaine mais sur le versant de la surveillance en santé humaine.
Quelles sont vos objectifs professionnels?
J'ai repris mes fonctions à l'hôpital, j'attends maintenant un détachement pour travailler dans la surveillance épidémiologique, idéalement en lien avec la périnatalité.
®Pixabay CC0