Delphine Leclerc est maman de deux princesses. Après la naissance de sa deuxième fille, elle a pris sa plume pour partager son histoire de violences obstétricales. Rencontre avec cette femme pleine de résilience.
Un événement marquant en 2019 a bouleversé votre vie, pouvez-vous nous en dire plus ?
Ma vie a basculé en 2019. Lors de mon deuxième accouchement, j'ai été victime d'erreurs médicales et de violences obstétricales. J'ai eu notamment une expression abdominale, une épisiotomie sans mon consentement et j'ai été recousue à vif pendant 1h30 sur 3h. Six mois après mon accouchement, j'ai été victime de violences gynécologiques lors de mon opération de réparation, avec notamment un point du mari.
À la suite de cet événement, vous avez publié un livre. Pouvez-vous,svp, nous en dire davantage ?
À la suite d'un rêve étrange, j'ai ressenti le besoin d'écrire mon histoire.
En 2022, Flammarion a publié mon témoignage sous le titre : "Comment est-ce qu'on va recoudre ça?". La sage-femme présente lors de l'accouchement a murmuré cette phrase à sa collègue ; et c'est à ces mots que j'ai compris que la situation était grave.
Votre besoin décrire ne s’est pas arrêté là …
Pendant ma convalescence, je n'ai pas pu réaliser de nombreux gestes du quotidien. Le plus difficile a été pour moi de ne pas pouvoir porter mes enfants.
J'ai cherché un album jeunesse à lire à mes enfants pour leur expliquer ma situation. N'en trouvant pas, j'ai écrit une histoire, "La poche de Maman Kangourou ", qui évoque les mamans affaiblies après leur accouchement, et ce, quelque soit la raison : une dépression post-partum, des suites de couche difficiles, une épisiotomie, une césarienne, etc.
Aujourd'hui, comment vous sentez-vous ? Et quels messages voulez-vous faire passer auprès des professionnels de santé ?
Quatre ans après mon accouchement, je vais beaucoup mieux, même si je garde des séquelles.
Je suis très reconnaissante envers les professionnels qui ont oeuvré et qui oeuvrent encore pour ma santé.
Le message que je voudrais faire passer auprès des professionnels de santé, c'est que les violences obstétricales et gynécologiques existent.
Il me semble important que les patients et les professionnels de santé oeuvrent ensemble afin qu'il n'y ait plus aucune victime, ou à défaut que celle-ci soit bien prise en charge par la suite.
©Astrid di Crollalanza