La constipation est le 2e symptôme gastro-intestinal le plus courant pendant et après la grossesse. Pour autant, sa fréquence élevée ne doit pas faire oublier qu’elle peut entrainer des complications. Dans cette étude finlandaise, des chercheurs remettent à jour les connaissances de ce trouble digestif.
Les résultats d’une enquête observationnelle, portant sur la prévalence de la constipation pendant la grossesse et le post-partum, ont été publiés dans le BJOG.
Les chercheurs ont analysé les données de 5 cohortes : des femmes au 2e trimestre, au 3e trimestre, après un accouchement, après une césarienne et un groupe témoin. Ces données ont été compilées à partir de questionnaires dans lesquels les femmes évaluaient leur fonction intestinale à l’aide d’une échelle numérique.
Les résultats montrent que la constipation est un trouble fréquent chez les femmes enceintes comme chez celles qui viennent d’accoucher puisque la prévalence est respectivement de 40% et 52% alors que chez le groupe témoin elle atteint 21%.
Par ailleurs, les auteurs de cette étude ont aussi observé que la prévalence de la constipation, à quelques jours de l’accouchement, était plus élevée en cas de césarienne (57%) qu’en cas d’accouchement voie basse (47%).
La constipation est fréquente mais elle n’est pas à banaliser !
Cette étude confirme que la prévalence de la constipation est plus élevée chez les femmes enceintes : elle est 2 à 3 fois plus importante comparativement aux femmes non enceintes.
Ceci s’explique par des modifications inhérentes à la grossesse comme l’influence des hormones sur le transit, la motilité digestive et les modifications mécaniques. D’autres facteurs peuvent également rentrer en ligne de compte tels qu’une hydratation réduite, une alimentation pauvre en fibres et un manque d’activité physique. Aussi, un antécédent de constipation dans les 6 mois précédent la grossesse ou à une grossesse ultérieure représente un facteur de risque de risque de développer ce trouble pendant la grossesse.
Dans les « petits maux de la grossesse », la constipation en fait partie. Et il est bon de s'en préoccuper car ce trouble impacte négativement la qualité de vie des femmes et il est lui-même un facteur de risque d’ incontinence urinaire et anale, de une vessie hyperactive, de prolapsus, d'hémorroïdes voire de lésion du nerf pudendal.
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