Des données montrent que les enfants nés par césarienne présentent un microbiote moins riche que ceux nés par voie basse. Des chercheurs de l’université de Cambridge et de Fudan relèvent que naître par césarienne est susceptible de faire doubler le risque d’échec du vaccin contre la rougeole.
Alors que des équipes essayent de compenser le microbiote des enfants nés par césarienne en faisant téter un écouvillon contenant les germes vaginaux de la mère, une étude, publiée dans la revue, Nature Microbiology, insiste sur le strict respect du calendrier vaccinal chez ces enfants.
Pour parvenir à cette conclusion, une équipe d’immunologiste de l’Université of Cambridge et de l'Université de Fudan (Chine) ont analysé les échantillons sanguins de 1500 enfants de la naissance à 12 ans, toutes les semaines, afin d’observer l’évolution des anticorps antirougeoleux, y compris après la vaccination et en fonction de la voie d’accouchement.
Suite à ces observations, ils ont mis en évidence que 12% des enfants nés par césarienne ne développent aucune réponse immunitaire après la première vaccination contre la rougeole comparativement aux enfants nés par voie basse qui eux étaient de 5%.
Lorsqu’une seule dose de vaccin est injectée, le risque d’absence de protection est multiplié par 2,6.
Par contre, il est important de souligner que l’injection de 2 doses de vaccin permet de développer une réponse immunitaire chez les enfants nés par césarienne.
Par cette étude, les chercheurs insistent sur le respect du calendrier vaccinal avec l’injection du vaccin contre la rougeole à 12 mois et entre 16 et 18 mois chez tous les enfants et particulièrement chez les enfants nés par césarienne.
La rougeole est une maladie très contagieuse qui peut comporter des conséquences graves. Avant la mise en place de la vaccination, les épidémies de rougeole mondiale causaient de nombreux décès allant jusqu’à 2,6 millions.
L’OMS s’alertait récemment que seulement 83% des enfants avaient reçu une dose de vaccin avant leur première année au niveau mondial. L’organisation signalait aussi 30 fois plus de cas de rougeole en Europe en 2023 (30 000 cas en 2023 vs 941 en 2022).