Une étude publiée dans l’American Journal Of Obstetrics and Gynecology a étudié le taux de réussite d’induction de travail chez les patientes atteintes de pré-éclampsie avant 34 SA. Les auteurs ont analysé 914 grossesses uniques avec pré-éclampsie, issues de la cohorte rétrospective Consortium of Safe Labor. Ces grossesses ont nécessité une naissance entre 24 SA et 33 SA + 6 jours.
Au total, chez 454 patientes, la césarienne a été programmée et chez 460 d’entre elles, le travail a été déclenché (travail spontané, cas d’anomalie fœtale et de mortinatalité antepartum exclus).

Parmi les patientes dont le travail a été induit, 47% ont accouché par voie basse

Les auteurs ont constaté que le travail déclenché était moins susceptible d’être associé à un décollement du placenta comparativement à une césarienne programmée (risque relatif ajusté, 0,33; intervalle de confiance à 95%, 0,16–0,67). Le groupe « travail déclenché réussi » présentait aussi une diminution de la morbidité maternelle (risque relatif ajusté, 0,27; intervalle de confiance à 95%, 0,09–0,82), mais aucune différence dans les résultats néonatals par rapport aux femmes avec échec de déclenchement.

Par contre, en cas d’échec de déclenchement la morbidité maternelle était plus élevée qu’en cas de césarienne programmée (respectivement admission maternelle en soins intensifs de 7,3 % et 1,6%).

La réussite du travail déclenché était associée à l’augmentation de l’âge gestationnel. Si les scores de Bishop étaient comparables entre le groupe césarienne et le groupe déclenchement, la réussite de l’induction du travail était associé à un score de Bishop plus élevé (88% entre 3 et 4 et 39% entre 1 et 2).

Alors peut-on proposer une voie basse pour pré-éclampsie avant 34 SA ? Si des données meritent d’être approfondies, la question bien que complexe mérite d’être posée compte tenu des résultats.