De nombreuses questions émergent pour l’organisation des consultations médicales et notamment celles sur la contraception. Que faire durant cette période d’épidémie de coronavirus ? Le point avec les préconisations du CNGOF.
L’épidémie paralyse les professionnels de santé qui mobilisent beaucoup d’énergie pour gérer au mieux cette crise d’épidémie de coronavirus. Mais la vie continue, des femmes ont toujours besoin de consulter pour renouveler, débuter, ou changer de méthode contraceptive. Le CNGOF a émis des recommandations pour poursuivre le suivi des femmes en limitant les déplacements. Dans la mesure du possible, la téléconsultation, le téléphone, des messages écrits restent des options à privilégier. Pour faciliter cette organisation, les autorités de santé et la CPAM ont mis en place la facturation de la consultation à distance.
Débuter une contraception
La gestion des initiations des contraceptions telles que l’anneau, le patch, la pilule, ne nécessite pas une consultation en présentiel. Par ailleurs, l’attitude reste la même à savoir la recherche de contre-indication et l’évaluation des facteurs de risque. En cas de doute, un contraceptif progestatif microdosé reste une option plus sûre.
Pour les examens cliniques, comment faire ? Si la patiente ne présente pas de signes d’appel, l’examen gynécologique est inutile, tout comme le bilan biologique en l’absence de facteurs de risque cardiovasculaires et si la patiente est âgée de moins de 35 ans. Pour la prise de la tension artérielle, il est toujours possible d’ajouter sur l’ordonnance : contraception « à délivrer sous réserve d’une tension artérielle < 14/8 ».
En prévision d’une pose de DIU, une téléconsultation préalable permettra de préparer la pose du dispositif et de programmer la consultation dans les meilleures conditions possibles afin d’éviter un temps d’attente et une consultation trop longs. Si une recherche de chlamydiae doit être réalisée (moins de 25 ans ou avec des facteurs de risque), elle est mutualisée avec la pose du DIU.
En cas de souhait de changer de contraception, la stratégie reste la même.
Renouveler et suivi d’une contraception
La consultation vidéo ou téléphonique, se fera suivant les mêmes modalités que précédemment. L’après épidémie risque d’être une période difficile pour obtenir un rendez-vous gynécologique, c’est pourquoi le CNGOF recommande réaliser une prescription pour 6 mois. Concernant les femmes ayant déjà une ordonnance dont la validité est dépassée, les pharmacies sont autorisées à renouveler une ordonnance d’une contraception hormonale 6 mois après la date de validité et pour 3 mois (dans le contexte actuel).
Les femmes ayant un LARC (contraception réversible long-action), le CNGOF rappelle les dates limites et les modalités de renouvellement : le DIU cuivre AMM peut être gardé 5 ans /10 ans selon les modèles mais possible 10 ans voire 12 ans, le Kyleena , 5 ans (pas d’étude au-delà), le Mirena , 5 ans, possible 7 ans, le Nexplanon ,3 ans, possible 5 ans. Il est inutile de changer les DIU cuivre au-delà de 40 ans et les DIU LNG après 45 ans.
Avec une prescription de contraceptif, n’oublions pas la contraception d’urgence et les préservatifs
Pour finir, les patientes doivent être informées que la contraception d’urgence (EllaOne et Norlevo) est aussi disponible sans ordonnance (gratuite pour les mineures). Le prescripteur peut ajouter sur l’ordonnance « EDEN » et « Sortez couverts », des préservatifs remboursés.
Source : Consultation pour contraception durant l’épidémie de COVID - 22/03/2020 -CNGOF