D’après les résultats d’une enquête française, près de 34% des personnes âgées en moyenne de 22 ans n’ont jamais entendu parler de l’infection à Chlamydia trachomatis.
Suite à la forte augmentation des infections à Chlamydia trachomatis en France, la HAS recommandait en 2018 le dépistage systématique de l’infection chez les 15-25 ans. Pourtant selon une étude transversale menée auprès du centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic de Saint-Malo et de Rennes, cette infection reste encore mal connue.
L’étude a inclus 723 personnes de plus de 15 ans consultant dans les centres de Rennes et Saint-Malo entre le 08/04/19 et le 01/07/19. Les données ont été collectées par auto-questionnaires et entretiens téléphoniques.
Un tiers des personnes méconnaissent l’infection à Chlamydia trachomatis
L’âge médian des participants était de 22 ans, 187 avaient déjà été dépistés et 58 déjà infectés. Lorsque les auteurs de l’étude ont cherché à savoir si les participants connaissaient l’infection, ils étaient alors 471 (66%) et leurs principales sources d’informations étaient les amis pour 47%, internet (38%). Les campagnes de préventions n’arrivaient qu’après avec 31% et l’information délivrée par les médecins ou autres professionnels de santé ne concernait respectivement que 19% et 24% des participants.
De plus, 503 personnes, soit 76% ignoraient que l’infection expose les femmes à des troubles de la fertilité.
Par ailleurs, seuls 60,6% connaissaient les modes de transmission de l’infection (la voie vaginale étant la plus souvent citée), et 34,1% savaient qu’elle pouvait être asymptomatique.
Parmi les 37 personnes présentant une infection à Chlamydia et qui ont pu être contactées, 9 d’entre elles avaient au moins une occasion manquée de dépistage. En effet, elles avaient rencontré un médecin ou une sage-femme pour une consultation en santé sexuelle dans les 6 mois précédant l’infection.
Prévention, dépistage, il y a encore du travail
Cette enquête met en évidence la méconnaissance de la population sur cette infection sexuellement transmissible et de ses complications. Il semblerait aussi que les professionnels de santé ne se soient pas emparés des préconisations de la HAS qui ont été publiées il y a prés de 2 ans.
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