Si le confinement a été mis en place pour limiter l’épidémie de coronavirus, il ne limite pas un autre fléau, celui des violences conjugales. Au contraire, une hausse de 32% a été rapportée le 26 mars dernier. Une augmentation qui n’est pas sans conséquence sur l’accès à l’IVG…
Sortir de la maison pour une femme victime de violences conjugales et en période de confinement, une mission périlleuse quand s’ajoute en plus le motif de cette sortie : consulter pour une IVG. Trouver le professionnel de santé et ne pas dépasser le délai ne font qu’augmenter les difficultés.
Changer d’organisation pour assouplir l’accès à l’IVG en cette période de COVID-19 est capitale pour ne pas mettre en péril le droit des femmes. Il s’agit là d’un appel lancé dans une tribune du « Monde », le 31 mars dernier, par des professionnels de l’IVG, n’ayant pas peur de défier les lois pour protéger le droit des femmes. Un appel entendu par le gouvernement puisque le ministère des Solidarité et de la Santé et du Secrétariat d'État chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations a publié de nouvelles possibilités pour les femmes désireuses d’une IVG médicamenteuse en période d’épidémie de coronavirus.
Désormais, la téléconsultation pour une IVG médicamenteuse est devenue recommandée lorsque le médecin ou la sage-femme l’estime possible et si elle est souhaitée par la femme. Celle-ci pour l’information, la prescription des médicaments, puis la prise médicamenteuse et le suivi de contrôle à 2, 3 semaines après l’IVG.
Pour faciliter l'accès à l'IVG, le délai a été aussi allongé de 2 semaines, soit à9 semaines d'aménorrhée, délai habituellement autorisé pour les IVG médicamenteuses réalisées en établissement de santé.
Cet accompagnement par téléconsultation ne doit pas faire oublier la recherche systématique de violences conjugales, surtout lorsque la patiente n’est pas à sa première consultation pour interrompre une grossesse. Une étude avait d’ailleurs mis en évidence un lien entre augmentation des violences conjugales et IVG répétées.