Pour réduire les risques de plagiocéphalie faut-il remettre en cause le couchage sur le dos ? Non ! La Haute Autorité de santé et le Conseil National Professionnel de Pédiatrie ont publié des recommandations pour prévenir et décrire la prise en charge des bébés à « tête plate ».
L’association de défense des patients et des usagers de la santé, Le Lien, avait alerté la HAS en 2017 sur l’augmentation des cas de « tête plate » et de leurs conséquences. Si la plagiocéphalie inquiète les parents le rapport se veut rassurant puisque les déformations crâniennes sont le plus souvent bénignes, disparaissent spontanément à l’âge de 2 ans et n’ont pas de conséquences sur le développement de l’enfant. En tout cas pour ce sujet sensible, il n’est pas question de remettre en cause le couchage sur le dos, qui depuis les années 90 a réduit le risque de mort subite du nourrisson de 76%, ni même d’utiliser des dispositifs dont les cales-tête, des coussins anti-tête plate qui empêchent les enfants de bouger leur tête librement.
Comment prévenir la plagiocéphalie ?
Les professionnels de la périnatalité ont un rôle important à jouer auprès des parents sur l’information des mesures de prévention de la plagiocéphalie, notamment dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant, quand son crâne est le plus malléable. Les mesures à aborder sont simples à mettre en œuvre.
- A l’éveil :
- L’interaction avec l’enfant est préconisé pour l’encourager à tourner sa tête par des sollicitations sensorielles
- Le tapis d’éveil, ferme,sans arche est à favoriser pour ne pas l’inciter à fixer un seul point mais plutôt de placer les jouets autour de lui
- Le bébé doit être libre de ses mouvements et même sur le ventre à condition qu’il soit surveillé
- Au couchage :
- L’enfant est couché sur le dos et libre de ses mouvements. On peut alterner la position du bébé vers la tête ou le pied du lit pour encourager la rotation spontanée de sa tête.
Les parents doivent savoir aussi que l’allaitement maternel réduit le risque de mort subite du nourrisson et des déformations crâniennes positionnelles.
Comment prendre en charge la plagiocéphalie ?
Si l’enfant présente une plagiocéphalie, les mesures de prévention sont à poursuivre ou à mettre en place si elles n’étaient pas en cours. On évitera aussi l’appui sur la partie de la tête aplatie.
Dans le cas où la mobilité cervicale fait défaut, un traitement par kinésithérapie offre des chances de normalisation surtout quand il débuté précocement, dans le 1er mois. Dans le cadre d’une prise en charge pluridisciplinaire il est possible d’associer l’ostéopathie à orientation pédiatrique en 2e intention.
En cas d’échec de ces traitements, l’enfant est orienté à 6 mois vers un centre de référence des malformations cranio-faciales où des spécialistes (neurochirurgiens, chirurgiens plastique pédiatrique, chirurgiens maxillo-faciale) seront le plus à même de poser une indication d’orthèse crânienne.Celle-ci reste par ailleurs exceptionnelle.
Source :
Prévenir la plagiocéphalie sans augmenter le risque de mort inattendue du nourrisson - HAS - Mars 2020