Afin d’aider les professionnels dans leur pratique, Santé publique France a publié un guide pour « dépister et prévenir le saturnisme avant 18 ans ».
A faibles concentrations, l’exposition au plomb est nocive pour l’être humain et particulièrement pour l’enfant (conséquences graves sur le développement psychomoteur) et la femme enceinte (risques d’avortement spontané, d’hypertension artérielle gravidique et d’accouchement prématuré).
Même si le saturnisme fait l’objet d’une déclaration obligatoire auprès de l’Agence régionale de santé (ARS), seuls 200 cas de saturnisme infantile sont déclarés chaque année alors qu’en France 4700 enfants sont concernés.
La prévention commence in utéro
Le plomb traverse la barrière placentaire, ainsi le nourrisson présentera une plombémie au sang du cordon proche de celui de sa mère. Alors diminuer les risques de saturnisme chez l’enfant, c’est un travail de prévention qui débute dès la grossesse. C’est pourquoi, il semble essentiel de profiter de l’entretien prénatal pour aborder l’environnement dans lequel vit la patiente, et de l’informer des risques de l’exposition au plomb.
Des questions peuvent orienter sur les expositions à risque : La patiente vit-elle dans un logement datant d'avant 1949 ? La peinture est-elle écaillée ? Utilise-t-elle de la vaisselle artisanale (tagine, céramique, cristal, étain) ? Ou des cosmétiques traditionnels, comme le khôl ou le surma ? Est-elle exposée au tabagisme passif ? …
En prenant connaissance d’un environnement à risque, le professionnel pourra adapter sa surveillance (la tension artérielle, la croissance du fœtus, la vérification des apports en fer, en calcium et en vitamine D) et prescrire une plombémie.
Ce dépistage et le suivi du saturnisme sont remboursés à 100% par l’Assurance Maladie. Les femmes de moins de 18 ans dont le taux de plombémie est ≥50 µg/l doivent être déclarées auprès de l’ARS, ce qui déclenchera une enquête environnementale.
Repérer le saturnisme chez les enfants : Les signes qui interpellement
Pour aider au repérage, le guide pratique récapitule les critères environnementaux (entourage intoxiqué au plomb, consommation regulière d’eau du robinet dans une commune alimentée par une eau à risque...) et les signes cliniques évocateurs du saturnisme, c'est-à-dire des difficultés d’apprentissage, des troubles de l’attention, neurologique de la motricité fine, l’hyperactivité.
En présence d’au moins un critère, le professionnel est invité à prescrire une plombémie. Le taux, abaissé depuis juin 2015, ≥50 µg/l, fera l’objet d’une déclaration obligatoire, par contre s’il est compris entre 25 et 49 ≥50 µg/l, un contrôle 3 à 6 mois plus tard sera nécessaire.
Lutter contre le saturnisme c’est stopper toute exposition
Sources :
inpes.santepubliquefrance.fr
ameli.fr