Le champ d'exercice des sages-femmes est très varié et le suivi gynécologique des femmes tout au long de leur vie en fait partie. Des sages-femmes ont choisi de proposer ce suivi, elles nous expliquent pourquoi.
Cécile Gabard, sage-femme libérale, Marssac-sur-Tarn
Je réalise le suivi gynécologique depuis mon installation libérale, il y a donc 5 ans. J'ai choisi de proposer ce suivi car cette spécialité me plaît mais aussi parce qu'elle me permet une activité libérale plus variée et riche.
Ma formation initiale me paraissait trop juste, j'ai donc complété par différentes formations: diplôme interuniversitaire en contraception, Master en gynécologie psychosomatique, prise en charge des algies pelviennes, stages en centre de santé et au planning familial. Je participe également régulièrement à des formations continues.
Cette pratique offre une prise en charge plus globale des femmes et le retour des patientes est très bon. Elles apprécient le suivi proposé par les sages-femmes !
Pour celles et ceux qui souhaitent s’installer en libéral, je les encourage à démarrer avec un bagage supplémentaire, surtout en contraception !
Morgane Enora Incorvaïa, sage-femme libérale, à Montpellier
J’effectue le suivi gynécologique, car je trouve cela indispensable dans le cadre de la prise en charge globale des patientes. La gynécologie est un domaine qui m’a toujours beaucoup intéressé. En tant que sage-femme nous avons la chance d’être au carrefour de différentes spécialités (gynécologie, obstétrique, pédiatrie et psychologie notamment), ce qui nous confère une place idéale auprès des patientes. D'ailleurs pour bon d'entre elles, je suis leur praticien référent du suivi gynécologique puis obstétrical par la suite.
Je propose le suivi gynécologique depuis 3 ans maintenant et j’en suis très contente. Mon activité dans ce domaine ne fait qu’augmenter, la population est très variée (en âge et sur le plan social entre autres), j’ai de plus en plus de jeunes filles. Ce qui me plaît, c’est la diversité des motifs de consultation, de prendre le temps de discuter de la contraception, de leur exposer tous les moyens existants et les aider à trouver celle qui est la plus adaptée... J’aime également l’aspect technique des gestes : pose de stérilet, pose et retrait d’implant, réalisation de frottis... Cette activité me permet surtout de proposer aux femmes un panel important de compétences dont une sage-femme dispose.
Cette prise en charge globale est très appréciée des patientes, elles me rapportent être satisfaites d’avoir un praticien référent pour leur suivi gynécologique, obstétrical puis pour les séances de préparation à la naissance et à la parentalité puis pour le suivi postnatal et la rééducation périnéale. Elles se sentent à l’aise, écoutées, en confiance. La relation est forte, on voit par la suite les sœurs, les cousines, les amies et on devient en quelque sorte une « sage-femme de famille », et c'est génial !Concernant les difficultés rencontrées, le plus difficile reste pour moi l’annonce d’un frottis revenant positif. Il faut savoir peser ses mots, prendre le temps, expliquer la suite de la conduite à tenir, rassurer, faire énormément de lien avec le gynécologue qui prendra le relais pour la prise en charge. Pour ma part ,j’ai l’habitude d’envoyer mes patientes chez 2 gynécologues spécialisés dans le domaine, je prends moi-même le rendez-vous pour la patiente puis je leur laisse toujours un courrier de transmission qu’elle remettra au praticien lors de la consultation. J’essaie de leur créer un environnement rassurant afin de les soutenir un maximum. Je les revois lors d’une deuxième consultation, à distance de l’annonce généralement, pour refaire le point.
Sophie Debanne, sage-femme libérale à Nîmes
J’ai choisi d’effectuer du suivi gynécologique pour accompagner au mieux les femmes tout au long de leur vie génitale, répondre à une demande et pour la globalité du suivi. La demande est de plus en plus importante, je réalise d’ailleurs plus de consultations gynécologiques qu’obstétricales.
L’accompagnement est plus intimiste et avec les nouvelles compétences pour effectuer les IVG médicamenteuses le suivi est quasi complet.
Je pense que nous participons à un suivi assez global, car qui dit suivi gynécologique dit parfois suivi de grossesse et le cycle reprend.... l’évolution est intéressante.
Quand j'ai décidé de proposer ce suivi, j'ai passé un diplôme universitaire de gynécologie. Mon diplôme d'État datant de 1991, j’estimais avoir quelques lacunes dans ce domaine.