À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, sept associations ont signé une tribune pour interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur la santé gynécologique des femmes. Elle doit être une priorité de chaque jour et pas seulement du 8 mars !
Endométriose, fibrome utérin, syndrome des ovaires polykystiques (SPOK), ces troubles sont propres aux femmes et compliquent leur vie quotidienne, professionnelle, sexuelle et reproductive. La santé des femmes est spécifique, l’accès aux soins doit donc être amélioré tout comme les campagnes de sensibilisation et d’information sur les pathologies féminines. Pour cette raison, un collectif de sept associations (Luttons contre l’endométriose, Endo Congo, Fibrome Info, Esp’OPK, ENDOmind, BAMP collectif, Ebony Magic Girl) a signé une tribune pour que la santé gynécologique soit mieux considérée.
Endométriose, fibrome uétrin, SOPK
Il aura fallu attendre 2021 pour que le Haut Conseil à l’Égalité partage dans un rapport qu’ « une médecine dédiée aux femmes doit être développée pour mieux les soigner ».
Quand on parle d’endométriose, maladie nommée pour la première fois en 1860, qui aurait cru que plus 160 ans plus tard, l’on dirait aux plus de 10% de femmes atteintes de ce trouble que les douleurs sont dans leur tête ? Ou bien que cette maladie intègre le cursus des études de médecine seulement en 2020 ?
Les pouvoirs publics se sont enfin emparés du sujet à travers la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose depuis ce début d’année, mais le retard cumulé sur les connaissances de cette pathologie est tel qu’il faudra encore de nombreuses années pour que les professionnels spécialistes de la santé féminine soient formés et sensibilisés pour assurer un accompagnement optimal et leur éviter des années d’errance médicale...
En matière banalisation des douleurs, les femmes atteintes de fibrome utérin en font aussi les frais. La prévalence de pathologie, en France, est estimée entre 20 et 50%. Le fibrome utérin représente la première cause d’ablation de l’utérus et à ce jour, il n’y a pas de traitement curatif.
Le syndrome des ovaires polykystiques est quant à lui connu depuis 1935, pourtant, près de 70% femmes françaises sont mal ou sous diagnostiquées du fait d’un manque de connaissances sur le sujet. Pour que le diagnostic soit enfin posé, les femmes doivent attendre 6 ans ou réaliser en moyenne 7 consultations. Une maladie qui du fait de son invisibilité et de sa non-reconnaissance (douleurs, fatigue chronique, hyperandrogènie, infertilité) multiplie le risque de suicide par 7 et pourtant 2,5 millions de Françaises sont touchées par le SOPK!
Source : Tribune du collectif d'associations de patientes POUR une meilleure considération de la santé gynécologique - 8 mars 2022.