Ces derniers mois ont été compliqués pour les sages-femmes. Entre organisation, réorganisation, manque de matériels, le stress ne nous vous pas épargnés lors de cette épidémie de coronavirus. Mélissa, sage-femme libérale à Creysse, nous fait part de son vécu.
Réorganiser son planning
Au début de l’épidémie, il y avait beaucoup de stress, mon carnet de rendez-vous était rempli pour les 2 prochains mois. J’ai donc dû procéder à des annulations progressives, ce qui était très chronophage... J’ai appelé les patientes une par une pour annuler les séances de rééducation périnéale, évaluer l’urgence des consultations gynécologiques ou bien leur faisabilité en téléconsultation. Une fois ce tri réalisé, j’ai réorganisé les rendez-vous restants en tenant compte des contraintes familiales que j’ai moi-même rencontrées...
J’ai limité les visites aux domiciles des patientes ne pouvant pas se déplacer, les autres sont venues au cabinet ou bien ont utilisé la téléconsultation. J’ai d’ailleurs développé cette alternative pour certaines consultations gynécologiques, de suivi de grossesse et la visio m’a permis de continuer à donner des cours de préparation à la naissance en petit groupe.
Protection et stress
Quand je me rendais au domicile des patientes, je prenais un maximum de précautions : lavage des mains avant et après et au cours des soins, désinfection préalable d’une surface par la patiente pour poser mes affaires, port du masque chirurgical, désinfection du matériel après utilisation, faire rentrer le moins de choses possibles mais pas de surblouse, de charlotte… Un stress de plus car chaque jour, nous nous sommes exposés au virus et pourtant notre dotation de masques était ridicule! Je suis en colère de ce manque de reconnaissance de la profession.
Soldarité, travailler autrement, il y a aussi des points positifs ...
Malgré tout, la réorganisation de l’activité liée à cette épidémie m’aura permis de voir les choses sous un autre angle, de relativiser les urgences, de pousser la réflexion sur la nécessité d’un examen clinique. Je pense conserver l’offre de téléconsultation, c’est un service qui permet à la patiente de ne pas se déplacer quand elle a besoin d’un avis médical ou d’une ordonnance.
Entre consœurs, nous avons fait preuve de solidarité pour se répartir le travail équitablement et honnêtement pour prendre le relais les unes des autres quand c’était nécessaire et même si nous le faisions déjà avant, nous sommes encore plus efficaces sur ce point-là et nous allons le pérenniser !
Et vous, comment avez-vous vécu cette période si particulière ?