Dans son mémoire de fin d’études *, récompensé au Grand Prix evian en 2020, Océane Buisson, sage-femme, s’est emparée de cette thématique pour questionner non pas les parents vis-à-vis du label IHAB mais les acteurs des maternités, les professionnels de santé.  

Pourquoi avez-vous décidé de travailler sur ce sujet de mémoire ?

J'ai décidé de travailler sur ce sujet de mémoire car beaucoup de maternités font la démarche d'obtenir ce label IHAB.À travers mes nombreux stages lors de mes années étudiantes, j'ai eu la possibilité de travailler dans de nombreuses maternités labellisées IHAB. J’ai de fait entendu  différents échos de la part des professionnels de santé par rapport à l'application des principes du label et de ses recommandations, du stress lors des évaluations, des apports et des contraintes que cela engendrait ... . Au final, en recherchant davantage dans la littérature, il existe beaucoup de sujets d'étude sur les bénéfices, les apports et le ressenti  du côté des mères et des nouveau-nés. En revanche, il n'existe que très peu d'études sur le versant des professionnels de santé. D'où cette volonté de vouloir me consacrer exclusivement à leur avis, leur vision.  De plus, les valeurs du label IHAB sont portées par l'UNICEF et l'OMS avec cette volonté d'accompagner et  de placer les parents et leur nouveau-né au cœur des soins avec le respect du biorythme de chacun. Il me paraissait très instructif et très intéressant de travailler sur ce sujet en particulier. 

Quels sont les principaux résultats ?

J’ai eu la chance de pouvoir réaliser cette étude dans une maternité nouvellement labellisée possédant une équipe très dynamique. Il existe une forte adhésion constatée au sein des équipes. Cela se traduit notamment par une cohésion d’équipe autour des principes de l’IHAB et un discours unifié notamment autour de l’allaitement maternel. De plus, les soignants constatent une valorisation et une reconnaissance de leur travail. Les professionnels de santé relèvent également la personnalisation et l’humanisation des soins.  Il existe également certaines limites, les professionnels de santé déplorent notamment le manque de temps ainsi que le manque de personnel dans la prise en charge des couples et de leur nouveau-né afin de pouvoir mettre en application de manière optimale les recommandations IHAB.

Avez-vous été surprise par les résultats de votre étude ? Pourquoi ?

Oui, j'ai été surprise par les résultats de mon étude. Les résultats recueillis sont au final très nuancés, très divers et soulèvent certaines contradictions au sein des équipes. Il existe beaucoup de questionnements de la part des professionnels de santé mais aussi beaucoup de perspectives d'avenir et d'évolution. Par exemple, la volonté de mise en place de divers ateliers (atelier portage ou encore atelier massage), la volonté d’intégrer l’aspect environnemental au quotidien (réduction des perturbateurs endocriniens dans certains produits cosmétiques de maternité) ou encore la volonté d’accompagner au mieux les couples avec l’ouverture une salle nature.

Qu'est-ce que ce travail vous a apporté ?
 

Ce travail m'a permis de mieux connaître le label IHAB et ce qu'impliquait son application au sein d'une maternité ainsi que les différents enjeux qu’il engendrait. Il m'a également apporté l'opportunité de discuter avec de nombreux professionnels de santé. À titre personnel, ce travail m'a permis de me questionner sur ma pratique de sage-femme, et de me remettre en question. Et j'ai pu me rendre compte des  efforts fournis et de la motivation de chacun afin de mener à bien ce projet de labellisation mais aussi de le perpétrer au quotidien auprès des familles. 

Comment pourrait-il se prolonger ?

Pour rester dans l'actualité, ce travail pourrait se prolonger en prenant en compte l'impact du COVID 19 avec la mise en application du label IHAB. Ou encore élargir l'étude en prenant en compte l'avis des sages-femmes libérales par exemple !

*« LABEL « INITIATIVE HÔPITAL AMI DES BÉBÉS » : LA PAROLE EST AUX PROFESSIONNELS DE SANTÉ - Étude qualitative menée auprès des professionnels de santé au sein d’une maternité labellisée IHAB des Hauts-de-France. Université Catholique de Lille, faculté de médecine et maïeutique, filière maïeutique. Océane Buisson

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