"Fermeture de maternité" ou "Maternité menacée de fermer", ces titres dans les journaux ne sont pas exceptionnels! Les petites structures se meurent tandis que les autres explosent…
"Fermeture de maternité" ou "Maternité menacée de fermer", ces titres dans les journaux ne sont pas exceptionnels! Les petites structures se meurent tandis que les autres explosent…
Sur les 40 dernières années, le paysage des maternités a évolué, elles se sont regroupées, celles à dimension humaine ont fermé. Depuis les années 1970, on compterait 3 fois moins de maternités. Si l’Insee vient d’annoncer une baisse de la natalité en France : 758 000 bébés sont nés en 2018, soit 12 000 de moins qu’en 2017, cependant, cette diminution s’installe sans pour autant s’intensifier...
Par manque de rentabilité, pénurie de personnels médicaux, les femmes doivent parcourir des kilomètres pour bénéficier d’une prise en charge dans de grandes structures pouvant proposer des soins hautement médicalisés même pour des grossesses à bas risque…
Les maternités en détresse se multiplient, celle de Mayenne ferme provisoirement par manque d’anesthésistes jusqu’au 21 janvier 2019, La maternité de Clermont a fermé en décembre dernier, celle du Blanc, d’Altkirch ou bien de Thann sont menacées de l’être. Et la liste n’est pas exhaustive, malheureusement.
Mais pour le gouvernement, c’est surtout une question de sécurité. Et ces mesures ne cesseront pas puisque que le « Plan santé 2022 » annonçait une accélération de cette stratégie pour privilégier une gradation des soins. Il s’agit de conserver des hôpitaux de proximité mais sans bloc opératoire, donc sans salle d’accouchement, au risque d’éloigner les patientes des maternités.
Si les petites maternités ferment et que d’autres deviennent de « grosses machines », ne nous leurrons pas : de plus en plus de patientes à accompagner pour la naissance de leur enfant et avec autant de personnel. Nous sommes loin du "one to one" ! Un paradoxe, lorsque que la tendance est à l’accouchement physiologique et que les usines à bébé se multiplient ! Qui en pâtira ? Evidement les patientes, et les professionnels de santé, des cocottes-minute au bord de l'explosion.
Lutter contre les violences obstétricales, c’est aussi donner le choix aux femmes… Mais quels sont les autres choix, lorsque les maisons de naissance se comptent sur les doigts d’une main et que l’accouchement à domicile est limite considéré comme une pratique marginale ?
® Vidéo de la maternité d'Altkirch réalisée par le cinéaste Philippe Verry