De garde en salle de naissance le 17 mars dernier, Laura à commencer à sentir des symptômes, fièvre, maux de tête, courbatures. Le lendemain le test l’a confirmé, elle avait bel et bien chopé le coronavirus. Elle nous raconte son expérience COVID-19.
Comment tout a commencé ?
Le confinement avait commencé le jour même de ma reprise du travail après 1 semaine de vacances, le 17 mars. En me levant le matin, je me sentais bien, il y avait juste cette toux. Comme elle persistait depuis un petit un moment, ce symptôme ne m’avait pas inquiétée. Mais au fil de la garde, maux de tête, courbatures, fièvre sont apparus. En discutant avec mes collègues et l’interne, je me suis sérieusement demandé si je n’avais pas été contaminée. Après tout, durant mes vacances, j’avais vu du monde, même si j’avais pris les mesures préventives, je n’étais pas à l’abri…
On a fini par appeler la responsable du service qui m’a directement orientée vers la médecine du travail puis l’infectiologue qui m’a recommandé de réaliser le test.
Comment s’est passé la consultation pour pratiquer le test de dépistage ?
Je suis rentrée chez moi puis c’est le lendemain que je me suis présentée au centre référent, à l’IHU méditerranée infection (Marseille). Je n’ai pas attendu, je suis rentrée dans un sas, j’ai rempli un questionnaire, on a pris ma température puis on m’a testée avec le passage obligé de l’écouvillon en nasopharyngé. Ensuite, retour à la maison pour attendre les résultats. Le pic épidémique de grippe étant passé, il n’y avait pas vraiment de suspens…
A l’annonce des résultats, comment vous êtes-vous sentie ?
Lorsqu’on m’a annoncé la positivité du test,j’ai d’abord pensé à ma famille, à mon entourage, en espérant ne pas les avoir contaminés. Je culpabilisais aussi de pas être avec mes collègues à l’hôpital pendant cette période compliquée…
Comment s’est passé le suivi ?
Je suis retournée à l’IHU le lendemain du test pour effectuer d’autres examens (POC, bilan sanguin, ECG, +/- scanner thoracique), j’ai rencontré des infectiologues du service qui m’ont prescrit le traitement : hydroxychloroquine pendant 10 jours et azithromycine pendant 5 jours.
J’y suis retournée deux jours plus tard pour vérifier ma tolérance au médicaments avec de nouveaux tests (POC, BS, ECG) et un rendez-vous médical. Le dernier rendez-vous a eu lieu à J10, après le début du traitement, avec un dernier test nasopharyngé, une prise de sang pour évaluer mon statut sérologique et une consultation avec un infectiologue.
Comment ont évolué vos symptômes ?
Durant la semaine qui a suivi le dépistage, les symptômes se sont majorés, avec une grande asthénie, l’apparition d’anosmie, agueusie, les céphalées et les courbatures se sont aussi intensifiées. La fièvre n’a duré que 48 heures. Puis les symptômes ont progressivement disparu, sauf la perte de goût et d’odorat, à ce jour encore présente.
Comment avez-vous vécu cette mise en quatorzaine ?
Honnêtement, plutôt bien, j’étais trop fatiguée pour faire quoi que ce soit. Je n’ai donc pas eu de regrets de devoir rester à la maison. Puis en étant malade, on sait que l’on reste enfermé pour protéger les gens et éviter la contamination. Dans cette configuration, je pense que le vécu du confinement n’est pas le même…
Guérie du coronavirus, comment s’est passée la reprise du travail ?
J’ai repris le travail le 4 avril, et aujourd’hui je me sens comme avant (l’odorat et le goût en moins !). Je suis heureuse d’être à nouveau sur le terrain pour aider et prendre le relais de mes collègues, notamment en unité COVID. En tout cas, j’espère que cette épidémie nous servira pour mieux appréhender de futures crises sanitaires.